RFF propose 7 trains/h entre Marseille et Toulon, contre 2 actuellement. La vitesse n'atteindra jamais 350 km/h
Toulon : Rassemblement anti-LGV
A Toulon, les anti-LGV se sont rassemblés pour témoigner de l'amour qu'ils portent à leur territoire. Au-delà de la symbolique, les différentes associations venues du 13, 83 et 06 ont décidé de créer une coordination régionale pour mener des actions communes
RFF, l'un des co-financeurs de la LGV Paca, a présenté un projet "qui a évolué sur la forme et sur le fond", après la concertation houleuse de l'automne dernier et les demandes de la préfecture, ce que les associations d'opposants ont dénoncé comme un "coup de bluff".
"La réalisation d'une Ligne à grande vitesse (LGV) +pure+ se transforme devant la nécessité de mettre en place un système performant" en région Provence-Alpes-Côte
d'Azur (Paca), alliant "trains du quotidien" et "vitesse adaptée aux enjeux du territoire", a expliqué Jean-Michel Cherrier, chef de projet à Réseau Ferré de France (RFF) lors d'une conférence de presse.
Selon lui, ces "trains du quotidien", reprenant l'idée des RER franciliens autour des trois grandes villes de Paca (Marseille, Toulon, Nice), permettront d'améliorer "les performances internes à la région", où les flux ferroviaires augmentent de près de 4% par an depuis 1996.
Ainsi, à l'horizon 2023, RFF s'engage à proposer sept trains par heure entre Marseille et Toulon, contre deux actuellement. Quant à la vitesse, elle variera en fonction des zones traversées et n'atteindra jamais 350 km/h.
Interrogé par l'AFP, l'un des porte-parole des anti-LGV, Olivier Lesage, a dénoncé une "tartufferie". "Il n'y a pas de nouveau projet, c'est uniquement de la communication", a-t-il affirmé, assurant que "quand RFF parle de TER (trains express régionaux, NDLR), ce n'est rien par rapport aux investissements pour la LGV, c'est l'arbre qui cache la forêt".
L'objectif de cette ligne, qui ne sera donc plus une LGV - "on travaille sur un autre nom" a précisé Jean-Michel Cherrier -, reste néanmoins de mettre Marseille à une heure de Nice (contre 2h30 actuellement).
Ce qui fait hurler les opposants au projet: "il y a plus de 200 km entre les deux villes et sachant qu'on est obligé de s'arrêter à Toulon, si on fait un bon temps de parcours, on ne peut pas faire moins de nuisances, autant concilier l'inconciliable", explique Olivier Lesage.
Le doublement de la totalité de la ligne étant "impossible", RFF a décidé de renforcer l'infrastructure actuelle, qui reste "fragile et en voie de saturation", a ajouté Jean-Michel Cherrier.
Pour ce faire, la nouvelle ligne passera par certains tronçons neufs et par des tronçons déjà existants, sur lesquels le nombre de voies sera triplé, voire quadruplé, comme ce sera le cas par exemple entre les Arcs et le Muy (Var), ou dans la vallée de l'Huveaune, à l'est de Marseille, et dans le pays d'Aubagne.
Pour le porte-parole du collectif "Tout Aubagne contre la LGV", Alex Amberto, "si on doit réhabiliter le réseau existant, autant qu'il bénéficie au fret, contre la saturation des autoroutes par les camions".
Enfin, RFF a promis que ni le calendrier ni les coûts ne seraient modifiés "pour l'instant".
Lors de son lancement, l'objectif majeur de la LGV était de "constituer l'arc méditerranéen Barcelone-Marseille-Gênes" et de parer à la saturation du réseau (40 millions de passagers annuels aujourd'hui, 80 millions en 2020, 110 millions en 2040), en mettant Paris à 4 heures de Nice, au lieu de 5h40 actuellement.
A Toulon, les anti-LGV de toute la région se sont rassemblés pour témoigner de l'amour qu'ils portent à leur territoire.
Au delà de la symbolique, les différentes associations venues des Bouches du Rhône, du Var et des Alpes -Maritimes ont décidé de créer une coordination régionale pour mener des actions communes.
Voir le reportage ci-joint de Céline Rolland et de Patrick Curt
Jeudi 16 février : Nice : Dernière réunion publique :
La dernière réunion publique, à Nice, était consacrée au prolongement de la ligne vers l'Italie. Le débat a largement dépassé les considérations locales.
Les opposants avaient fait le déplacement depuis le Var et les Bouches du Rhône, pour remettre en cause le bien fondé de tout le projet. (Voir le reportage ci-joint)