La station de Roubion-Les Buisses dans les Alpes-Maritimes a ouvert ce samedi avec une semaine de retard. Deux pistes seulement sont praticables. Les forfaits sont gratuits pour ce week-end "symbolique".
"Les enfants étaient un peu rouillés, c'est super de pouvoir faire une remise en jambes aujourd'hui !" En haut de piste, ce père de famille en vacances sur la Côte d'Azur ne boude pas son plaisir.
Il est vrai ce que samedi, à Roubion-Les Buisses, la moyenne d'âge n'est pas élevée. Un public très familial pour cette journée d'ouverture de la station située à seulement une heure de route de Nice (Alpes-Maritimes).
"Le plus jeune est parti en snowboard, les grands à ski, et nous, on se promène", se réjouit cette mère de famille. "La neige est là, c'est super de trouver la station ouverte !"
De la neige certes, mais juste assez pour ouvrir deux des 21 pistes de cette station de moyenne montagne qui s'étale entre 1 000 et 1 900 mètres d'altitude.
Les températures ces derniers jours n'ont pas été suffisamment basses pour faire fonctionner les canons, il a donc fallu trouver des solutions, des stocks de neige en altitude qui ont été étalés, lissés pour qu'une piste verte, et une autre rouge soient totalement couvertes. Suffisant pour que la station puisse ouvrir en ce mois de décembre, et c'est déjà une victoire.
C'est symbolique, mais c'est important pour le moral de l'équipe, des commerçants et des Roubionnais. C'est une ouverture pour dire 'on est toujours là !'
Philip Bruno, maire de Roubionà France 3 Côte d'Azur
Une saison 2023-2024 noire
L'année dernière, la saison a été catastrophique. Faute de neige, la station n'avait pu ouvrir que le 27 février, avant de refermer une semaine plus tard en raison de chutes de neige cette fois trop abondantes qui avaient privé Roubion d'électricité.
Quelques semaines plus tôt, dans un rapport publié le 6 février, la Cour des Comptes avait classé Roubion-Les Buisses comme l'une des dix stations françaises "les plus vulnérables" financièrement, en raison notamment des aléas climatiques.
Le syndicat mixte qui gère le domaine de Roubion est financé par le Département des Alpes-Maritimes à 95%, et à 5% par la Métropole Nice Côte d'Azur. 600 000 euros d'argent public y sont injectés chaque année et le forfait, pour rester attractif, ne dépasse pas 20 euros.
Quel avenir pour la station ?
La station de Roubion, c'est 30 km de pistes, six remontées mécaniques, des canons à neige, 1,2 km de ski de fond, des parcours en raquette. C'est aussi quatre restaurants et autant de gîtes. Une trentaine d'emplois directs et indirects en dépendent.
Le maire est bien conscient de la nécessité de diversifier les activités sur place. Philip Bruno, également président du syndicat mixte, a engagé depuis une dizaine d'années une conversion en "station 4 saisons". Plusieurs infrastructures ont été créées : un bike park, une via ferrata ainsi que des sentiers de randonnée. Mais "aucun modèle ne remplacera celui du ski", estime l'élu.
Roubion n'est pas la seule station à devoir s'inventer un autre avenir en raison de la raréfaction de la neige à moyenne altitude liée au réchauffement climatique.
Située dans l'arrière-pays grassois, Gréolières-Les-Neiges a décidé l'an dernier de changer de nom. Oubliées les neiges, elle s'appelle désormais Gréolières 1400, pour marquer son altitude, et surtout détacher son avenir de celui de l'or blanc. Cette année à Gréolières, quatre pistes sur 26 sont ouvertes aux skieurs.