La station de ski de Roubion n'a toujours pas pu ouvrir ses pistes en raison du manque de neige et des températures élevées. Elle est classée par le récent rapport de la Cour des comptes comme étant "la plus vulnérable" de France. Consciente des risques pour son avenir, la station tente de se réinventer en proposant des activités plus diversifiées.
À un peu moins de deux semaines des vacances d'hiver de février, la neige se fait encore attendre dans certaines stations de ski... C'est le cas à Roubion, dans le département des Alpes-Maritimes. Cette petite station familiale située entre 1420 et 1920 mètres attend encore pour pouvoir ouvrir ses 30 kilomètres de pistes aux skieurs.
Sur ces photos prises il y a trois semaines, le tapis neigeux s'entremêle à la terre, surtout à la faveur des récentes pluies.
Il faut dire que l'ouverture a déjà été repoussée plusieurs fois : "On pensait ouvrir lors des vacances de Noël, mais l'absence de neige nous a obligés à repousser", explique le maire de Roubion, Philip Bruno.
Ces derniers temps, on a eu de la neige, mais l'alternance avec la pluie et les températures trop élevées ne permettent pas des conditions favorables pour recevoir les skieurs.
Philip Bruno, maire de Roubion
Dans un rapport de la Cour des comptes publié ce mardi 6 février, cette station est considérée comme "la plus vulnérable" parmi les 163 mentionnées.
Ce rapport critique également la gestion des stations de ski par les collectivités. L'institution parisienne estime que le changement climatique n'est pas assez pris en compte et que les subventions publiques sont trop importantes.
Des inquiétudes pour la suite
Ces dernières années, la station a déjà dû reporter son ouverture "mais pas aussi tardivement dans la saison", précise l'édile.
Autre difficulté, impossible de compter sur la neige artificielle dans cette station de Roubion. "Il faudrait 10 degrés de moins et notre configuration ne nous permet pas de nous baser essentiellement sur la neige artificielle. C'est seulement un complément s'il y a déjà de la neige", ajoute-t-il. La commune attend désormais de savoir si la perturbation météorologique de ce deuxième week-end de février va permettre de faire changer les choses.
Nous sommes très préoccupés et inquiets pour la suite. C'est tout un microcosme qui est concerné avec des problématiques économiques et sociales.
Philip Bruno, maire de Roubion
La commune n'a par exemple pas pu faire appel à l'ensemble des saisonniers qui travaillent habituellement dans la station, l'embauche a été reportée. Un microcosme qui est déjà en "souffrance", comme les métiers de bouche, les commerçants et loueurs de ski, "qui ne vivent que grâce à la neige à 95%".
Tenter de s'adapter et de diversifier ses activités
À Roubion, l'avenir est très incertain. "Nous sommes conscients qu’il faut se réinventer" concède le maire. "On réfléchit à un plan B", depuis une dizaine d'années déjà, précise Philip Bruno. Plusieurs infrastructures ont été créées : un bike park, une via ferrata ainsi que des sentiers de randonnée.
D'autres projets sont également en réflexion, comme l'implantation d'un musée concernant le site protohistorique de Roubion-la-Tournerie, mais aussi le possible développement d'une station de trail.
Quand bien même, nous avons toutes ces diversifications, nous n'avons pas de modèles qui remplacent le ski.
Philip Bruno, maire de Roubion
Plusieurs autres stations des Alpes-Maritimes ont aussi été épinglées par le rapport de la Cour des comptes comme Auron et Isola 2000, jugées "pas assez rentable" et dont "la survie est menacée".