Polémique - Le préfet des Alpes-Maritimes s'oppose à la vente sur la voie publique pour les commerces non essentiels

A Cannes,  Antibes et Menton, les commerçants pensaient pouvoir vendre leurs articles sur le trottoir. La vente avait commencé cette semaine. Le préfet des Alpes-Maritimes a dû les rappeler à l'ordre. 

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Déballera ? Ou déballera pas ? C'est la nouvelle question existentielle du jour dans les Alpes-Maritimes. Cette semaine, les commerçants avaient compris qu'ils pouvaient vendre leurs marchandises sur le trottoir, même si ils ne sont pas dans la catégorie des magasins essentiels. 

Une initiative encouragée dès le mardi 23 mars par le maire de Menton Jean-Claude Guibal et par la mairie de Cannes et d'Antibes le mercredi 24 mars. Comme en témoigne ce post Facebook de Jean Leonetti. 

Les commerçants ont été autorisés à installer des stands devant leurs enseignes, avec du gel à disposition sur les présentoirs. Concrètement, le client ne pouvait plus se déplacer dans le magasin, la vente se faisait sur une table dans la rue. Comme pour les marchés. Cette possibilité de vendre en direct, devant leurs boutiques, avait été reçue comme une 'bouffée d'oxygène' pour les commerçants qui subissent la crise économique depuis près d'un an.

Opération de rétropédalage

Mais vendredi soir, l'opération de déballage s'est transformée en opération de rétropédalage. Le préfet des Alpes-Maritimes a rappelé à l'ordre les maires qui avaient donné cette autorisation. Officiellement, le décret ministériel du 14 décembre 2020 ne permet pas aux commerces non essentiels de vendre leurs marchandises, même à l'extérieur du magasin sans avoir de contacts avec les clients. Le temps était pourtant propice à la balade et au shopping. 

Marc Jasset, responsable de la maroquinerie Caprice et de l'association des commerçants "Menton sourire", a réagi dans un post Facebook : 

Je suis affligé par les dernières annonces nous interdisant de faire de la vente à emporter devant nos boutiques. (...) Pourquoi peut on acheter du non essentiel sur les marchés ? (...) Pourquoi un article non essentiel peut être vendu dans une boutique qui vend des kinders et des mars. Marc Jasset

Marc Jasset, président de l'association des commerçants de "Menton Sourire"

Après ce rappel à l'ordre du préfet Bernard Gonzalez, chaque maire a interprété les choses différemment. Le maire de Menton a demandé aux commerçants non essentiels d'arrêter afin de respecter le décret. Quant au maire d'Antibes, il en appelle au bon sens de chacun. La police contrôlera-t-elle les commerçants qui déballent dans la rue ? Alors que ce qui était autorisé en début de semaine ne l'est plus pour ce week-end ? 

David Lisnard, maire de Cannes s’est entretenu avec le préfet vendredi soir. Il précise qu’il respecte la loi et les consignes sanitaires :

Les déballages sont règlementaires et le Click and Collect est autorisé. Je ne vois pas comment on peut interdire. Pour soutenir nos commerçants, on les autorise à ouvrir devant leurs magasins pour leur faciliter la logistique et le commerce.

David Lisnard, maire de Cannes.

Selon lui, il n’y a pas lieu de polémiquer. Le maire de Cannes ajoute : « Les commerçants souffrent déjà. Les transports sont ouverts. Les écoles sont ouvertes. Les marchands de chaussures et de vêtements sont laminés par les plateformes. On autorise un espace de vente gratuitement qui est devant la vitrine. Il n’y a pas besoin de prendre un arrêté. »

Le shopping n'est plus à l'ordre du jour

Quelle sera l'attitude des commerçants ce week-end ? Ouvriront-ils leurs commerces non-essentiels ? Pour l'heure, la plupart d'entre eux ne connaît peut-être par les dernières informations sur ce qui est légal ou pas. Difficile pour eux de s'adapter au jour le jour. A Antibes, les commerçants n'étaient pas informés de ces nouveaux changements. La plupart suit les consignes du maire Jean Leonetti (LR). Personne ne s'attend à faire de super ventes. Entre le confinement, l'impossibilité d'esssayer, les craintes des clients... le shopping n'est plus à l'ordre du jour. 

Les consignes changent chaque semaine

Pour bien comprendre qui a le droit ou pas d'ouvrir son commerce, direction le site du ministère de l’Économie qui a allongé la liste des commerces jugés essentiels pouvant être ouverts dans les 16 départements soumis à des mesures renforcées depuis le samedi 20 mars 2021. 

Il s'agit des commerces de première nécessité, auxquels s'ajoutent : les librairies, les disquaires, les salons de coiffure, les magasins de bricolage, les magasins de plantes et de fleurs, les chocolatiers, les cordonniers, les concessions automobiles (sur prise de rendez-vous) et les visites de biens immobiliers.

Comme les consignes changent chaque semaine, voici la liste (détaillée par le décret n° 2021-296 du 19 mars 2021) :

  • les magasins d'alimentation générale et les supérettes
  • les magasins multi-commerces, les supermarchés, les hypermarchés et les autres magasins de vente d'une surface de plus de 400 m2 ne peuvent accueillir du public que pour les activités alimentaires et pour la vente de produits de toilette, d'hygiène, d'entretien et de produits de puériculture ;
  • la vente de plantes, fleurs, graines, engrais, semences et plants d'espèces fruitières ou légumières sont autorisés dans les marchés couverts ;
  • entretien, réparation et contrôle technique de véhicules automobiles, de véhicules, engins et matériels agricoles ; d'équipements automobiles ;
  • commerces de véhicules automobiles et de machines agricoles sur rendez-vous ;
  • commerce et réparation de motocycles et cycles ;
  • fourniture nécessaire aux exploitations agricoles ;
  • commerce de détail de produits surgelés ;
  • commerce de détail de livres ;
  • commerce de détail d'enregistrements musicaux et vidéos ;
  • commerce de détail de fruits et légumes en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de viandes et de produits à base de viande en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de poissons, crustacés et mollusques en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de pain, pâtisserie et confiserie en magasin spécialisé ;
  • boulangerie et boulangerie-pâtisserie ;
  • commerce de détail de boissons en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de cacao, chocolats et produits de confiserie ;
  • autres commerces de détail alimentaires en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de carburants et combustibles en magasin spécialisé, boutiques associées à ces commerces pour la vente de denrées alimentaires à emporter, et équipements sanitaires ouverts aux usagers de la route ;
  • commerce de détail d'équipements de l'information et de la communication en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail d'ordinateurs, d'unités périphériques et de logiciels en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de matériels de télécommunication en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de matériaux et équipements de construction, quincaillerie, peintures, bois, métaux et verres en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de textiles en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de journaux et papeterie en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail d'articles médicaux et orthopédiques en magasin spécialisé ;
  • commerces de détail d'optique ;
  • commerces de plantes, fleurs, graines, engrais, semences, plants d'espèces fruitières ou légumières, animaux de compagnie et aliments pour ces animaux en magasin spécialisé ;
  • commerce de détail alimentaire sur éventaires sous réserve, lorsqu'ils sont installés sur un marché, des dispositions de l'article 38 ;
  • commerce de détail de produits à base de tabac, cigarettes électroniques, matériels et dispositifs de vapotage en magasin spécialisé ;
  • location et location-bail de véhicules automobiles ;
  • location et location-bail d'autres machines, équipements et biens ;
  • location et location-bail de machines et équipements agricoles ;
  • location et location-bail de machines et équipements pour la construction ;
  • réparation d'ordinateurs et de biens personnels et domestiques ;
  • réparation d'ordinateurs et d'équipements de communication ;
  • réparation d'ordinateurs et d'équipements périphériques ;
  • réparation d'équipements de communication ;
  • blanchisserie-teinturerie ;
  • blanchisserie-teinturerie de gros ;
  • blanchisserie-teinturerie de détail ;
  • activités financières et d'assurance ;
  • commerce de gros ;
  • garde-meubles ;
  • services de coiffure ;
  • services de réparation et entretien d'instruments de musique.

Le ministère rappelle que les commerces situés dans les centres commerciaux qui étaient fermés le restent. Pour les commerces fermés, le click & collect reste une possibilité sauf pour ceux situés dans les centres commerciaux.

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