Depuis ce 15 avril et jusqu'au 30 juin, il faut tenir son chien en laisse en forêts. Cette contrainte résulte d'un arrêté ministériel de 1955 et il vise la protection de la période de reproduction de la faune sauvage. En cas de non-respect, les propriétaires encourent une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros.
"J'en avais entendu parler, mais je ne savais pas !" Réaction d'un propriétaire de chien qui gambade librement dans le parc des Rives du Loup à Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes.
Pourtant, la réglementation n'est pas récente. Elle a 69 ans. Le 16 mars 1955 en effet, un arrêté ministériel modifié en 1989 indique que :
Pour prévenir la destruction des oiseaux et de toutes espèces de gibier et pour favoriser leur repeuplement, il est interdit de laisser divaguer les chiens dans les terres cultivées ou non, les prés, les vignes, les vergers, les bois, ainsi que dans les marais et sur le bord des cours d'eau, étangs et lacs.
Arrêté du 16 mars 1955
Concrètement, "dans les bois et forêts, il est interdit de promener des chiens non tenus en laisse en dehors des allées forestières pendant la période du 15 avril au 30 juin."
Selon l'ONF, l'allée forestière se comprend au sens large : routes, chemins ou sentiers forestiers, GR, mais aussi tous les chemins de promenade, mais pas les cloisonnements forestiers, les pare-feu et les limites de parcelles qui ne sont pas considérés comme des chemins.
La protection de la faune sauvage pendant la saison des amours le vaut bien !
C'est en effet durant le printemps que les mammifères mettent bas et que les oiseaux nidifient. Et les chiens et leur flair affûté, toujours selon l'ONF, sont susceptibles de repérer facilement les nouveau-nés en forêt et les oiseaux qui nichent au sol.
Autre risque possible : le stress de la femelle et la modification de son comportement, l'abandon du site de reproduction (nid par exemple ou faon si le dérangement est trop fort, la biche pouvant abandonner le jeune)...
Une contrainte très polémique
Reste que la mise à bas des mammifères et la nidification des oiseaux intéressent peu certains propriétaires. Exemple d'une propriétaire d'un toutou, rencontrée dans le parc des Rives du Loup. Elle y voit une contrainte de plus.
On ne va pas le respecter, sachez-le. On est nombreux sur les réseaux à en parler. Le gouvernement il nous met la laisse au cou de tous les côtés comme il la met au chien, ras-le-bol en fait !
Une propriétaire en promenade avec son chien
Un autre n'hésite pas à mettre ses deux chiens en laisse, bien que perplexe.
Les miens, je ne crois pas qu'ils soient très dangereux pour la faune sauvage !
Le propriétaire de deux chiens
Une amende pouvant aller jusqu'à 750 euros
"Les préfets, les sous-préfets, les conservateurs des eaux et forêts, commandants de gendarmerie, lieutenants de louveterie, commissaires de police, agents techniques et chefs de districts des eaux et forêts, gardes des fédérations départementales des chasseurs, gardes particuliers assermentés, gardes champêtres, garde-pêches sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié et affiché dans chaque commune par l'intermédiaire de l'autorité préfectorale et par les soins des maires".
En clair, selon l'arrêté ministériel, beaucoup de monde peut décider de verbaliser les maîtres qui ne promèneraient pas leur chien en laisse.
En cas de contrôle, cela peut vous coûter jusqu'à 750 euros.