Parmi les personnes interpellées à Grasse lundi dans le cadre de l'enquête, les principaux suspects ont entre 54 et 72 ans. Certains sont bien connus des services de police. La star de téléréalité avait été braquée en octobre dernier à Paris. Le butin s'élevait à 9 millions d'euros.
Des hommes expérimentés, sexagénaires pour certains et connus dans le milieu du banditisme : tel est le profil des suspects, toujours en garde à vue jeudi, qui se dessine dans l'enquête sur le braquage spectaculaire de la star américaine Kim Kardashian à Paris.
Parmi les dix protagonistes arrêtés lundi et encore aux mains des enquêteurs -quatre ont été relâchés dans la nuit de mercredi à jeudi - cinq sont soupçonnés d'être ceux qui ont pénétré armés dans la discrète résidence hôtelière de luxe à Paris où la vedette de téléréalité se trouvait sans son garde du corps, la nuit du 2 au 3 octobre. Leur garde à vue peut durer jusqu'à vendredi, avant leur éventuelle mise en examen.
A l'ancienne
Certains des gardés à vue "ont reconnu" leur implication, a déclaré une source proche de l'enquête, sans autre précision.Selon le scénario reconstitué par les enquêteurs, l'équipe soupçonnée d'avoir mené ce braquage avait de l'expérience. Le cadet de la bande a 54 ans, le plus âgé, interpellé lundi à Grasse, en a 72, et les trois autres sont sexagénaires.
"De beaux mecs à l'ancienne", résume une source proche des investigations. Parmi ces cinq hommes, quatre ont déjà été condamnés par une cour d'assises dans les années 80 ou 90, pour vol aggravé, braquage ou trafic de stupéfiants, indique une autre source proche de l'enquête.
Les enquêteurs pensent tenir le "cerveau" de l'attaque, un homme de 60 ans dont l'ADN a été trouvé dès le début des investigations sur un des liens qui ont servi à entraver Kim Kardashian. Connu dans le milieu du grand banditisme, il a été surveillé par la Brigade de répression du banditisme (BRB), sous l'autorité des juges d'instruction parisiens, et ses contacts ont permis de remonter au reste de l'équipe.
Un suspect surnommé "Yeux bleux"
L'un des autres suspects, 61 ans, surnommé "Yeux bleus", est aussi une vieille connaissance de la police et de la justice. Il avait déjà été condamné en 2003 à Bobigny à huit ans et demi de prison dans une affaire de trafic international de cocaïne, soupçonné d'avoir réceptionné deux tonnes de drogue à l'aéroport du Bourget.Masqués et portant des blousons de police, les braqueurs avaient neutralisé le veilleur de nuit, puis deux d'entre eux étaient montés dans l'appartement de la star de 36 ans. Ils avaient braqué une arme sur sa tempe avant de la ligoter, de la bâillonner, puis de l'enfermer dans la salle de bains.
Montant du butin : neuf millions d'euros, soit le plus important vol de bijoux commis sur un particulier en France depuis plus de 20 ans.
Les cinq hommes étaient arrivés à pied ou à vélo, après avoir été déposés en véhicule pour certains aux alentours de la résidence. Un sixième homme, fils de l'un des suspects, est soupçonné d'avoir servi de chauffeur.
Ils pensaient que ce serait le coup du siècle"Ils pensaient que ce serait le coup du siècle mais ont fait beaucoup d'erreurs", estime un enquêteur. Dans leur fuite, ils avaient notamment perdu un pendentif serti de diamants appartenant à la jeune femme.
Les quatre autres protagonistes sont soupçonnés d'avoir renseigné les braqueurs sur l'emploi du temps de la star ou, pour l'un d'entre eux, d'être impliqué dans le recel et l'écoulement du butin.
Un casier judiciaire bien chargé
Issu de la communauté des gens du voyage, le casier judiciaire de cet homme de 64 ans porte plus de dix inscriptions, dont une en 1998 pour détention et transport de fausse monnaie, et une autre pour vol aggravé. Sorti de prison fin 2011, il avait été mis en examen six mois plus tard dans une affaire de fabrication de faux billets, mais a été acquitté aux assises l'été dernier.Depuis l'attaque contre Kim Kardashian, les enquêteurs pensent avoir suivi sa trace et celle d'un des braqueurs, à Anvers, plaque tournante de la joaillerie.