Le rappeur d'Antibes nommé Infinit' poursuivi en diffamation pour une chanson au vitriol visant Christian Estrosi (LR), président de Nice Métropole Côte d'Azur et de la région PACA, a été relaxé ce jeudi.
Le parquet avait requis une amende de 1.500 euros à l'encontre de Karim Braham, 28 ans, Infinit' de son nom de scène, et dont les paroles de la chanson "Christian E." avait indigné le maire de Nice en 2014.
"C'est la relaxe", s'est félicité son avocate Me Sarah Pariente, à l'annonce du délibéré. "Vu la jurisprudence c'est assez logique. Je pense qu'ils n'ont pas dû trouver les paroles diffamatoires et qu'ils ont donné la primauté à la liberté d'expression. On est assez content et on va attendre l'expiration du délai d'appel", a-t-elle ajouté.
"une diffamation insidieuse"
Me Éric Borghini, le conseil de Christian Estrosi, dénonçait quant à lui "une diffamation insidieuse".
"Il n'a jamais dit +Estrosi est un mafieux ou un escroc+, mais sa chanson revenait à ça et quand il dit qu'il faut le prendre au second degré, les gens ne le comprennent pas comme ça. On ne peut pas piétiner les gens sous prétexte de liberté artistique, ou sous prétexte qu'il s'agit d'une personne publique comme un élu. Surtout qu'il n'est pas un humoriste", a-t-il exposé. "Il est trop tôt pour dire" si M. Estrosi fera appel, a-t-il précisé.
L'argent facile, le luxe, la violence et les gangsters...
Dans sa chanson, Infinit' relève le profil autodidacte de M. Estrosi et, reprenant des codes classiques du rap glorifiant l'argent facile, le luxe,
la violence et les gangsters, en dresse en creux un portrait satirique à charge, insinuant aussi qu'il serait raciste.
"Je ne vois pas ce qu'il y a de méchant, à aucun moment il n'y a d'injure. C'est un +egotrip+: je parle de moi, c'est du second degré comme les Guignols de l'info, comme Charlie", s'était défendu le rappeur dans Nice-Matin. - Avec AFp -