Cette semaine, à travers notre série "Sauvons nos petits commerces", partez à la découverte des commerces de proximité essentiels à la vie locale des petites communes. À Caille, au nord de Grasse, on compte encore quatre commerces, dont la boucherie-charcuterie de Nelly et Jonathan Morel.
Au cœur du parc naturel régional des Préalpes d'Azur, à 42 km au nord de Grasse, se trouve le village de Caille, 450 habitants; C'est une des rares communes de l'arrière pays à compter encore quatre commerces. Ils existent depuis longtemps, et sont restés grâce à une politique municipale très volontariste, pour le plus grand bonheur des villageois.
La boucherie-charcuterie de Nelly et Jonathan Morel par exemple, on travaille à l'ancienne et en famille. Des viandes label rouge, des chorizos, des magrets séchés, coppa, jambon cru, ou pancetta, tout est fait maison.
"On connaît nos clients, les habitudes, ce qu’ils aiment, leur vie, leur surnom et c’est bien, encore à notre époque, d’avoir ça. On regrette pas du tout d’avoir quitté la ville", raconte Nelly Morel, charcutière et vendeuse.
Après 7 ans sur le littoral, ces montagnards d'origine ont décidé de reprendre de l'altitude. Leur credo, travailler les grands classiques, comme le boudin noir. Une spécialité qu'ils réalisent tous les deux jours pour répondre à la demande.
"La matière première, on la paye beaucoup moins cher parce qu’on l’achète en gros. Le prix se répercute sur le client, c'est donc aussi beaucoup moins cher à la vente", selon Jonathan Morel, le boucher.
Après les lasagnes sorties du four, Nelly se lance dans l'élaboration de ses rillettes maisons, 100% jambon. Une viande sélectionnée pour garantir la qualité de la recette.
"Les gens, c’est ce qu’ils recherchent de plus en plus ; ils en ont marre de ces viandes emballées sous vide, de tous ces conservateurs… le seul conservateur que l'on peut trouver dans mes riettes c’est le sel, il n’y rien d’autre", assure Nelly dans notre reportage.
La boutique est ouverte six jours sur sept. Une aubaine pour les villageois de Caille, ses premiers clients. "C’est vraiment chouette d’avoir une vie locale notamment pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer. Le premier grand commerce est à 30 kilomètres", explique une cliente.
Certains viennent même de loin, en quête de bon goût, comme ce client originaire de Mougins : "La viande est bonne, on vient en chercher une fois tout les quinze jours".
Un an après leur installation, la réussite est au rendez-vous. À telle point que le couple a décidé d'investir dans un second commerce. "On a décidé de continuer pour faire un magasin épicurien, qui sera une annexe de notre boucherie", précise Jonathan devant le local, qui nécessite encore des travaux.
Une épicerie fine, avec de bons vins et des fromages affinés ; un nouveau défi pour ce couple, comme un pied-de-nez à ceux qui rechignent à investir dans la ruralité.