Sociétés d’autocars : "On est à l’arrêt complet et si ça continue on va couler"

Malgré le déconfinement, les affaires sont loin d’avoir repris pour les compagnies d’autocars, inquiètes pour leur avenir. Fortement liée au tourisme, leur activité est quasiment à l’arrêt et les perspectives sont lointaines et incertaines.
 

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Depuis le déconfinement, seuls deux des vingt véhicules de Claude Ponsot ont roulé sur quelques kilomètres, réservés par un club de randonneurs.
« Depuis le 15 mars, mes autocars sont à l’arrêt et mes salariés au chômage partiel », explique le gérant des autocars Ponsot qui est aussi président de la commission tourisme de la Fédération nationale des transports de voyageurs PACA. 

En temps normal, l’entreprise assure le transport pour les séjours des séniors du département, pour le tourisme d’affaires autour de Sophia Antipolis, pour les excursions des croisiéristes, ou encore pour les participants des congrès de la région.

Mon activité est a 90 % assurée par le tourisme. Aujourd’hui on ne tourne même pas au ralenti, on est à l’arrêt complet.

Comme beaucoup d’entreprises, Claude Ponsot a bénéficié du report des crédits bancaires pour 6 mois et du chômage partiel pour ses salariés.
Mais il ne s’attend pas à une reprise normale de l’activité avant avril 2021, alors la situation s’annonce difficile. « Au mois d’octobre, il va falloir recommencer à payer nos crédits, et même si on retravaille un peu, ce sera le début de la saison creuse. Si on n’est pas intégrés dans le plan de sauvetage du tourisme du gouvernement, ça va être la catastrophe », s’inquiète le gérant d’entreprise.

Je crains aussi que l’on perdre nos collaborateurs comme les chauffeurs et les guides interprètes. Ce sont souvent des gens passionnés mais ils pourraient arrêter le métier par désespoir. 


Pour Robert Cianciulli, gérant des autocars Cianciulli, une petite partie de l’activité a repris : le transport d’élèves.

« On assure le ramassage scolaire de Breil-sur-Roya 4 jours par semaine, matin et soir uniquement. C’est pas grand chose mais c’est déjà ça », relativise le patron. 

Pas question cependant de remplir les bus comme avant l’épidémie. Un siège sur deux est condamné, ainsi que l’espace autour du chauffeur. Du gel hydroalcoolique est a disposition à l’entrée de l’autocar et les passagers doivent porter un masque. Des mesures nécessaires, mais une distance imposée entre les passagers qui complique les affaires de Robert Cianciulli.

Tant que la distanciation dans les transports ne sera pas levée, ce sera très compliqué pour nous. On ne pourra pas redémarrer si on ne peut pas exploiter toute la capacité de nos véhicules. 

Le gérant espère pouvoir faire rouler un peu plus ses autocars cet été avec le redémarrage des centres de loisirs et des colonies de vacances.
Mais il reste inquiet pour toute la profession. 
 
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