Avec l’été qui pointe le bout de son nez, le mois de mai est généralement la période d’inscription aux colonies de vacances. Mais avec l’épidémie de coronavirus, pas encore sûr qu’elles puissent avoir lieu. Chaque ville ou organisme gère donc l'organisation à sa façon.
Enfermé depuis plus de deux mois, vous rêvez de pouvoir envoyer votre ado quelques jours ou quelques semaines au grand air cet été ? Les colonies de vacances sont faites pour ça. Mais cette année, l’épidémie de Covid-19 s’est invitée dans l’organisation, rendant leur tenue encore incertaine.
Pour l’instant, aucun séjour d’été n’est garanti d’avoir lieu. Mairie, département ou organisateur privé de colonies de vacances, tous sont en attente des annonces gouvernementales qui devraient avoir lieu début juin et autoriser ou non ces séjours jeunesses.
Précautions et plans sanitaires
Du côté des colonies organisées au sein des communes, certaines n’ont pas modifié leurs dates d’inscription, malgré le confinement. C’est le cas à Cannes par exemple, qui met en place chaque année des séjours d’une à deux semaines sur l’île Sainte-Marguerite pour les 7 à 16 ans. Les inscriptions sont ouvertes depuis le 16 mars.« D’habitude à cette période on est presque complet, mais aujourd’hui on a un taux de remplissage de 53 % » précise l’association Cannes jeunesse, qui organise les séjours. Pour chaque pré-inscription, 40 € d’arrhes sont demandés, qui seront remboursés en cas d’annulation. L’association ajoute :
En attendant les directives des autorités, nous sommes en train d’élaborer un plan sanitaire pour protéger le plus possible les enfants et les encadrants si le séjour peut avoir lieu.
À Draguignan, dans le Var, les inscriptions pour les séjour jeunesses organisés par la mairie sont ouvertes depuis la semaine dernière, selon le même principe. La ville propose par exemple du surf à Biarritz ou du canyoning à Montpellier. « Même si on n’est pas encore sûr à 100 % qu’ils puissent avoir lieu, nos séjours de loisir sont presque tous complets », constate la mairie.
Tout est organisé pour correspondre aux règles sanitaires actuelles. On a augmenté le nombre d’activités et réduit le nombre de places disponibles.
D’autres communes ont fait le choix de suspendre les réservations pour leur colonies de vacances, en attendant d’être sûres de pouvoir les assurer. C’est le cas à Menton par exemple, où les "colos" sont organisées par le conseil départemental, comme pour une petite dizaine de communes dans les Alpes-Maritimes.
La ville est en attente de l’aval du conseil départemental, qui devra également fixer le nombre de places réservées aux enfants mentonnais pour ses colonies. L’année dernière, une centaine d’enfants de Menton sont partis en vacances avec ces séjours du département.
Organismes privés inquiets
Du côté des organisateurs privés de séjours de vacances, on veut surtout y croire. L’organisme Djuringa Juniors, qui propose plusieurs voyages au départ de Nice, a déjà dû annuler de nombreux séjours et craint de devoir mettre la clé sous la porte si les vacances d’été son compromises. « Pour l’instant, on fait comme si on allait organiser l’été normalement, à part qu’on est à 30% de remplissage par rapport à l’année dernière, explique Pierre Laurembourle de Djuringa Juniors. Les réservations sont ouvertes pour les séjours que l’on pourrait assurer et l’acompte sera remboursé en cas d’annulation. »Selon l’organisme, le gouvernement n’interdira pas strictement les colonies de vacances, mais il pourrait imposer des conditions sanitaires trop strictes. « Si on ne peut pas faire d’activités collectives, qu’on doit embaucher du personnel supplémentaire pour tout nettoyer constamment, et qu’on doit répéter 50 fois par jours aux enfants de mettre un masque ou de se tenir à distance, ce ne sera pas possible. Il faut que ça reste des vacances. »
Si les conditions sont trop contraignantes, on prendra la décision de ne pas organiser de colonies dans ce contexte-là, et ce sera terrible pour nous.
Même stratégie d’espoir et du « comme si de rien n’était » pour l’organisme Cap Juniors, où il est possible de réserver au départ de Nice, un séjour équitation et plage à Pezenas, où un séjour aventure en Ardèche par exemple. Le site internet indique : "À l'heure actuelle, les séjours été sont bien maintenus. S'ils sont annulés alors que vous avez déjà déjà inscrit votre enfant et versé un acompte [...] vous avez le choix entre :
- le remboursement des sommes versées pour votre séjour
- le report de votre séjour à une date ultérieure "
A l’inverse, l’organisme Zigo Tours, qui propose essentiellement des voyages à l’étranger, a gelé ses réservations pour cet été. Il n’est pas possible de réserver un voyage pour votre enfant avant cet automne. Seuls les séjour « conduite accompagnée », qui ont lieu en France, sont maintenus.
Réservation déjà ouvertes ou non, quelle que soit la stratégie adoptée par les organisateurs de bons moments pour les enfants, ils sont tous suspendus aux décisions gouvernementales qui devraient avoir lieu dans les prochains jours.