Autre volet de l'affaire Atman. Le Collège d’études ostéopathiques de Montréal est poursuivi au civil par une ex-élève qui affirme avoir été agressée sexuellement par Marc Bozzetto. Voici son témoignage.
C’est un des éléments du dossier de l’école d'ostéopathie Atman à Valbonne, le volet canadien de l’affaire. Le Collège d’études ostéopathiques, l’un des plus importants établissements d’enseignement de la profession au Québec, est poursuivi au civil par une ex-élève qui affirme avoir été agressée sexuellement par Marc Bozzetto. Des poursuites judiciaires commencées en septembre 2019.
Le président fondateur d’Atman à Sophia-Antipolis, Marc Bozzetto était invité lors d’un symposium international organisé par ce Collège d'études ostéopathiques. Les faits se seraient déroulés en juin 2016 à Montréal. La procédure canadienne est toujours en cours.
Cicatrices à l'abdomen
La plaignante travaillait en tant que caméra-woman bénévole. Elle a demandé conseil à Marc Bozzetto pour savoir comment traiter des cicatrices qu’elle avait à l’abdomen. Des cicatrices « résultant de ses deux césariennes et d’une ovariectomie ». L’agression sexuelle aurait eu lieu lors de la séance de traitement ostéopathique.
Nous avons pu joindre en exclusivité cette plaignante canadienne qui souhaite garder l’anonymat. Voici son témoignage.
Aujourd’hui, plusieurs années après les faits, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je continue de croire que les gestes qui ont été posés sont très graves. Je crois que cet homme doit faire face à la justice car il a commis un crime. J’ai été victime d’une agression, et ensuite d’intimidation en lien avec cette agression. Je crois qu’il y a un cycle de violence à plusieurs niveaux, et il est primordial que ce cycle soit cassé. Toutes ces violences doivent cesser.
Dans quelle mesure cette affaire a-t-elle affecté votre vie et celle de votre couple ?
Cet évènement, ainsi que le processus d’intimidation qui a suivi, ont eu l’effet d’une bombe.. Toutes les sphères de ma vie ont été affectées. Le stress vécu a eu un impact sur ma famille. Mon couple a survécu à
cette épreuve, mais il y a eu beaucoup de bouleversements. Nous commençons à peine à comprendre comment cela nous a affecté. C’est un long processus de guérison.
Les traumatismes sont-ils toujours très importants ?
Oui. Je suis beaucoup plus sensible au stress. Mon niveau d’énergie a été affecté. J’ai dû accepter que mon corps a subi des chocs importants et que depuis, il répond différemment à certaines situations. Mon système nerveux a été fragilisé. Je suis consciente que je dois composer avec un corps blessé qui demande du temps et de l’écoute pour retrouver son équilibre.
Qu’attendez-vous de la procédure au civil qui est en cours ?
Des accusations ont été déposées au criminel, mais comme les faits se sont produits au Canada et que l’accusé est en France, il n’y aura pas de procès. La procédure au civil est l’outil dont je dispose pour
faire entendre ma voix et obtenir réparation pour les dommages subis.
Plusieurs plaintes ont été déposées en France, cela vous encourage-t-il à persévérer dans votre propre combat pour la manifestation de la vérité ?
Oui, bien que ça me brise le coeur de savoir que d’autres femmes ont vécu ces violences. Je vais persévérer car il faut absolument que ce cycle de violence prenne fin. Il faut que les femmes soient protégées. Les personnes qui ont porté plainte en France rapportent des faits quasiment similaires à ceux dont vous avez été victime.
Cela vous donne-t-il encore plus de force pour continuer votre combat ?
Ce qui me donne la force de continuer, c’est de savoir qu’il y a possibilité de mettre fin aux violences d’un prédateur. Je suis prête à me tenir debout et à défendre mes droits pour que cet homme ne puisse plus jamais faire de mal à qui que ce soit.
Actuellement, Marc Bozzetto est poursuivi au Canada et en France pour des faits similaires. En France, quatre plaintes ont déjà été déposées.
Une information judiciaire pour viols et agressions sexuelles a été ouverte par la procureure de Grasse.