Tempête Alex, le gestionnaire du barrage du Boréon répond aux interrogations sur des lâchers d'eau

Sans vouloir faire de polémique, le déssinateur Rémi Molinari a perdu sa maison de famille dans le désastre du 2 octobre. Il s'interroge sur les circonstances du déluge qui a ravagé la vallée de la Vésubie. Le gestionnaire du barrage du Boréon répond aux interrogations sur des lâchers d'eau.

Rémy Molinari est connu pour être un caricaturiste drôle, piquant et avec toujours un sourire amusé sur la vie. Dans ses dessins, des blagues, de l'humour. Depuis ce 2 octobre, il est passé du rire aux larmes.

Sa bonne humeur est devenue un souvenir. Son sourire est forcé quand il évoque cette maison détruite, le mot est faible, emportée par la Vésubie et son tumulte :
 

Mes parents se sont saignés pour nous transmettre ce chalet, beaucoup travaillés... J'y monte depuis 50 ans. J'étais en train d'en faire une petite oeuvre d'art, avec des objets anciens, des dessins... Du fait main !

Rémy Molinari

 Un chalet, chaleureux au coeur d'une vallée, entouré de nature et de calme. Un point rouge sur cette carte avant d'être un point effacé :
Après le véritable tsunami qui a balayé "sa" vallée, celle de son coeur, son chalet n'est plus. Après le portail encore debout, il ne reste plus rien "là, sur la photo, regardez l'allée...Je venais de finir de la tondre...".

Ni la maison, ni le terrain. Un trou. Le néant. Le sol a disparu, emporté, comme fondu dans la vague furieuse de la Vésubie :
 

Elle a disparue... Ce n'est même pas un bloc de béton que l'on peut voir plus loin comme pour certains habitants... Non, disparue ! Elle a été gommée, en miettes !


Elle est détruite, sans victime. Rémy Molinary n'a pas vu ce qu'il reste de son bien.
 

Des images diffusées sur les chaines de télévision lui ont donné une idée de la situation. Mais finalement, pour l'instant, cela lui est suffisant. Il le sait, un combat administratif va débuter. "Je crois qu'il va falloir aussi que je me fasse accompagner sur le plan psychologique d'abord..."
 

Derrière ses lunettes d'un bleu Klein très niçois, Rémy Molinari cache ses discrètes larmes... Quelques jours après le choc, il dit passer de l'état de sidération à celui de l'interrogation et de la colère.

Je veux savoir, je n'attaque personne mais je veux savoir comment le barrage du Boréon a fonctionné ce soir là...

Par sa question, il pense qu'il "y a des responsables à ce drame". Et de se demander, comment la gestion du barrage du Boréon c'est-elle faite la journée du 2 octobre et durant la nuit suivant.

La rumeur court sur les réseaux sociaux

C'est une rumeur qui après chaque catastrophe revient : qui est responsable ? D'où vient la faute ? Dans la vallée de la Vésubie, certains habitants regardent dans la direction de la montagne et des barrages qui encadrent leurs vallées. Celui du Boréon, construit en 1960 est notamment montré du doigt.
 
Géré par EDF, retenant plus de 115 milliers de m3, il aurait pû céder sous la tempête et, pour éviter sa rupture, de l'eau aurait été lâchée. Une hypothèque soulevée par Rémy Molinari. Une véritable vague aurait alors dévastée et accentuée le phénomène vécu ce vendredi.

Julian Bouchard, le responsable dans le secteur d'EDF hydro qui gère et exploite l'ouvrage, répond à ces questions.

"Le barrage du Boréon n'a pas connu dans cet épisode de rupture ou de fragilité." affirme le responsable. "Nous l'avons survolé samedi pour le vérifier dans son ensemble".
"Nos équipes sont entraînées pour ce genre de circonstances et formées pour passer les crues. Sur cet épisode, nous avons noté un débit multiplié par 100."
 

Face à la question de possibles lâchers d'eau, il est formel :

L'ouvrage a déversé de l'eau mais dans la zone prévue en cas de crue, dans le déversoir. Il n'y a pas eu de lâchers d'eau. Nous avons bien surveillé que cette eau ne passe que dans les zones prévues à cet effet.

Julian Bouchard, EDF Hydro

Et d'ajouter :"sur l'ouvrage du Boréon, il  n'y a pas de vannes pour lâcher de l'eau."

Durant tout l'épisode météorologique, les barrages des Mesches (le plus grand du département des Alpes-Maritimes) et celui de Breil ont eux assuré des ouvertures progressives. "Nous avons arrêté les usines, car des déchets, cailloux et autres embâcles pouvaient dès vendredi endommager les infrastructures".

Au lendemain de la tempête Alex, les ingénieurs n'ont constaté aucun problème d'éboulement ou d'affaissement sur les installations du haut-pays.


 
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