Un habitant de Tourrette-Levens (Alpes-Maritimes) a comparu ce 7 janvier au tribunal correctionnel de Nice pour «outrages, violences et entrave à l’exercice d’une mission de service public». Il avait agressé un lieutenant de louveterie lors d'une battue administrative contre les sangliers.
La lutte contre la prolifération des sangliers prend parfois quelques détours… et s’invite même au tribunal.
Ce jeudi 7 janvier, le tribunal correctionnel de Nice devait juger un homme de 52 ans convoqué pour «outrages, violences et entrave à l’exercice d’une mission de service public».
Il y a un peu moins d’un an, en février dernier, cet habitant de la commune de Tourette-Levens s’était opposé à un lieutenant de louveterie lors d’une battue administrative.
Au tribunal, une vingtaine de louvetiers et de membres de l’OFB (Office français de la Biodiversité, « la police de la chasse ») sont venus soutenir leur collègue.
La louveterie a été créée par Charlemagne en 812, pour protéger les habitants et leurs élevages contre les loups. Aujourd’hui, le louvetier est un conseiller technique de l'administration en matière de destruction des "Espèces Susceptible d'Occasionner des Dégâts (ESOD)" qui a remplacé l'appellation de "nuisibles".
Il a un rôle de régulateur et de conciliateur. Il constate les infractions à la police de la chasse et il est habilité à dresser un procès-verbal.
Cette battue avait pour but de chasser des sangliers devenus trop nombreux aux abords de Tourette-Levens, petite commune de 5.071 habitants située à 14 km au nord de Nice.
Une pétition avait d’ailleurs été signée par des habitants pour demander une battue.
6 mois de prison
Oui mais voilà, tout ne se passe pas comme prévu ! Le lieutenant de louveterie est pris à partie alors qu’il se trouve sur un chemin communal. Face à lui, un habitant très remonté contre cette battue. Sa maison se trouve à l’écart du village, dans la forêt.
Les deux hommes en viennent aux mains. Coups de pied, coups de poing, insultes et menaces. Le gibier s’en sort.
Pas l’opposant à la battue : il a été condamné à 6 mois de prison, 1000 euros d’amende et 7.500 euros de dommages et intérêts pour le lieutenant de louveterie.
Ce n’était pas la première fois que le prévenu s’opposait à une battue à côté de chez lui.
Problème persistant
Plus récemment, en septembre 2020, le château de Tourrette-levens, a publié une vidéo prise de nuit dans laquelle on voit deux jeunes sangliers qui se chamaillent pour quelques baies de l'églantier tombées au sol.
La vidéo a été tournée dans le quartier de plan d'Ariou à Tourrette-Levens, à proximité des maisons et de la route.
Des sangliers qui, semble-t-il, n'ont toujours pas froid aux yeux.