Un jeune loup malade a été aperçu plusieurs fois cette semaine dans les rues de Valberg. Il a été capturé par l'ONCFS pour être soigné. La meute aurait été déséquilibrée après des tirs pour "prélever" des loups cet été et protéger les troupeaux de moutons des bergers.
C'est la fin de la mésaventure pour le jeune loup errant ! Il avait été aperçu en plein jour plusieurs fois cette semaine dans les rues de la station de ski de Valberg (Alpes-Maritimes) Il a été capturé par l'ONCFS, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage pour être soigné. Une information partagée sur la page Facebook d'UPA 06, un réseau de bénévoles qui vient en aide aux animaux :
Jeune loup affamé
D'après nos informations, ce jeune loup affamé serait alimenté par sonde et était issu de la portée de mai-juin. Il aurait donc 6 mois, l'âge à partir duquel les adultes apprennent aux jeunes à chasser. Mais les quatre loups tués cet été ont fait de lui un jeune orphelin. Cela expliquerait pourquoi il s'approchait des maisons, à la recherche d'une nourriture facile.
Centre de soin secret
Selon UPA 06, il se nourrissait même dans les "gamelles des chats errants du village". Il aurait également attrapé la gale et serait blessé. Des informations sur son état de santé général qui restent à confirmer. Pour l'heure, le louveteau est pris en charge par un centre de soin qui reste secret.
Même si un centre de soins a immédiatement proposé son aide via Facebook pour l'accueillir : La présence quasi quotidienne de cet animal sauvage dans le village de montagne est un phénomène exceptionnel. Les habitants ont pu l'approcher à plusieurs reprises ou l'apercevoir, même en plein jour.Mais actuellement, un programme national de tirs permet de tuer des loups afin de protéger les troupeaux de moutons des bergers.
Meute installée depuis plusieurs années
Ce loup est probablement issu de la meute installée depuis plusieurs années dans les montagnes alentours.Reportage à Valberg : Denise Delahaye, Didier Beaumont. Montage : Pascale Pauron.
Intervenants : Danièle Portalier, habitante de Valberg ; Cédric Robion, photographe animalier - Thierry Schwab, porte-parole de l’association FERUS.
De 90 animaux tués à 100
Cet été, suite à des attaques de troupeaux, quatre loups de ce groupe ont été abattus sur décision préfectorale. En septembre, face à la fronde des éleveurs victimes d'attaques à répétition, la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes en charge de la gestion du loup au niveau national, a augmenté le quota d'autorisations d'abattage. Il est passé de 90 animaux tués à 100 pour 2019. En région PACA, la présence du loup est très importante, surtout dans le massif alpin.
Une présence qui divise les défenseurs des animaux et les éleveurs depuis longtemps. Comme le montre ce documentaire, "Sur les traces du loup", diffusé sur France 2 :
"Tirs de défense"
Depuis le début de l'année, 188 attaques de loups ont été comptabilisées dans les Hautes-Alpes, 685 bêtes en sont mortes. Et l'été 2019 a été particulièrement meurtrier. Fin août, les éleveurs ont fait pression pour obtenir des "tirs de défense", y compris dans les parcs. Mais tuer des loups, est-ce vraiment efficace ? Même lorsqu'il s'agit de protéger des moutons ?Victime des tirs
Pour les défenseurs de cette espèce protégée, le louveteau serait une victime des tirs effectués cet été. Comme l'explique Cédric Robion, photographe animalier, ces tirs déséquilibrent la meute :
La page Facebook de l'association FERUS est suivie par plus de 60 000 membres. L'association dénonce cette politique de tirs et prône des "moyens de protections efficaces" : "Les tirs de loups ? Ça ne fait pas baisser la prédation sur les troupeaux mais ça créé en revanche des situations anormales comme ce pauvre louveteau qui erre sur Valberg depuis quelques jours... Merci les pouvoirs publics."Pour Thierry Schwab, porte-parole de l'association FERUS, une meute détruite et déstructurée produit des animaux désorientés. Ces loups "errants" peuvent s’en prendre davantage aux troupeaux qu' aux proies sauvages, surtout quand les troupeaux sont peu ou mal protégés.Ça crée énormément de problèmes, ça la décime. Les louveteaux n'ont plus à manger et doivent se rabattre près des humains pour essayer de se nourrir.
"Principe de précaution"
Il précise : "19 % de loups prélevés en France c'est beaucop trop ! On ne connait pas les conséquences et surtout on ne sait pas si vraiment il y a un impact sur la baisse de la prédation des troupeaux d'ovins. Tuer des loups c'est bien beau mais est-ce que ça fait vraiment baisser les moutons prélevés ? On n'en est pas sûr... Donc, on veut que le principe de précaution s'applique."
Tuer des loups c'est bien beau mais est-ce que ça fait vraiment baisser les moutons prélevés ? On n'en est pas sûr... Donc, on veut que le principe de précaution s'applique.
Actuellement, une équipe de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage est sur place afin de tenter observer l'animal et d'évaluer son état de santé. Le jeune loup pourrait être accueilli dans un centre de soin.
Un nouveau site internet pour s'informer sur le loup : www.loupfrance.fr
Le nouveau site internet www.loupfrance.fr mis en place par l’établissement public, pour partager avec le public le plus large possible les informations récoltées sur le loup et répondre au besoin croissant d’informations sur la biologie, le suivi et la gestion du loup en France.- Revenu naturellement en France par les cols alpins au début des années 1990, le loup (canis lupus) est une espèce protégée au niveau international.
- Les effectifs approchent actuellement les 500 individus sur notre territoire.
- A la demande du ministère en charge de l’écologie, l’ONCFS gère depuis de nombreuses années le suivi et la gestion du loup en France. L’ONCFS pilote ainsi un réseau de correspondants qui collectent des données sur le terrain afin d’estimer les effectifs et la répartition du loup dans l’Hexagone, mais également d’étudier la biologie de l’espèce.
- L’établissement public est missionné sur des aspects de gestion de l’espèce, pour l’accompagnement des éleveurs dans la protection des troupeaux, la réalisation de constats ou la mise en œuvre des indemnisations.
- Une brigade Loup a été créée il y a quatre ans à la demande du ministère de l’écologie. Composée d’une dizaine d’agents mobiles, la brigade assure une protection active des troupeaux auprès des éleveurs qui subissent régulièrement des attaques de loups.