Vallée de la Roya : les conséquences dramatiques sur l'économie locale de l'après Alex

Alors que la Roya continue de panser ses plaies, une pétition adressée au chef de l'état, par les habitants, a déjà recueilli 22 000 signatures. Sur place l'activité économique reste ralentie.

 

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"On compte deux heures de main d’œuvre supplémentaires par employé et par jour sur chaque chantier."

Ainsi Sophie Cottalorda résume-t-elle la situation de son entreprise de bâtiment installée à Tende. C’est une des conséquences de l’enclavement de la Vallée de la Roya suite à la tempête Alex.

Les accès de Tende depuis Breil-sur-Roya sont en effet conditionnés au quotidien par les convois : "Les accès sont réglementés : les journées commencent plus tôt le matin, finissent plus tard le soir, on a des problèmes d’organisation pour gérer les approvisionnements et la réception des marchandises."

Aide Vitale

"Depuis la tempête on a touché une aide de 40 000 € (versés par les chambres consulaires) pour pallier la catastrophe qu’on venait de subir. Une aide vitale car nous étions alors dans l’incapacité de travailler. On a pu payer les charges relatives au chômage partiel et continuer à honorer nos charge fixes. Mais tout est très loin du chiffre d’affaire réalisé par cette entreprise, de l’ordre de 1 à 1,2 millions par an."

Autre illustration, à Breil, nous retrouvons en fin d’après-midi le docteur Jean-Luc Gerstein. Il  sort de la maison médicale où il fait ses consultations.

Une deuxième journée l’attend, il charge son coffre de deux énormes sacs, à l’intérieur tout le matériel médical de secours, équivalent, explique le praticien à un médecin du SAMU. Il est d’ailleurs correspondant du Samu 06.

Pour lui l’épisode Alex a tout changé dans sa façon de travailler. "Ce sont d’abord des gardes de sept jours à Tende : je dors sur place car l’accès entre Breil et Tende n’est possible que deux fois par jour.  Pendant une semaine je suis comme un gardien de phare sans ma famille, isolé à Tende. Mais prêt à parer à toute urgence médicale."

Pour Sophie Cottalorda c’est aussi un surcroît de travail, "nécessaire pour maintenir l’activité et passer ce cap difficile explique un peu dépitée la chef d’entreprise."

On est dans un contexte où on est très interdépendant les uns des autres si l’un s’effondre, on s’effondre aussi.

C’est pourquoi elle comme bon nombre de chefs d’entreprises de la Roya demande le classement de la zone en zone franche. "Un moyen d’obtenir des allègement en terme de charges : cela nous permettrait de survivre jusqu’au retour à une vie normale. Pour reconstruire cette vallée on a besoin d’outils économiques."

Les vallées doivent à terme recevoir 100 millions de la part de l’Etat. "La promesse sera tenue" explique Xavier Pelletier, le Préfet délégué chargé de la reconstruction des vallées.

"L’Etat a déjà décaissé 26 millions d’euros en décembre. Je comprends que les gens aient envie de retrouver une vie normale. On est face à un événement qui a défiguré les vallées. Mais l’ampleur des chantiers, la configuration de la vallée rend les choses complexes. Je dis aux habitants qu’on aura besoin de courage et d’encore un peu de patience."

Pétition en ligne

Dans sa pétition en ligne, un comité de défense de la population demande que les moyens financiers promis par le Président de la République lors de sa venue soient débloqués et que la création de la zone franche sur les territoires de nos vallées dévastées le temps de la reconstruction soit actée.

Pour le docteur Gerstein c’est en effet la priorité : si on veut que les gens restent dans la vallée et attirer de nouveaux habitants il faut un vrai effort économique.

Il y a quand même des signes d’espoir, ainsi ce 22 avril a rouvert une épicerie à Tende. La veille des bénévoles ont prêté main-forte à la gérante de la supérette pour organiser les rayons et mettre les étiquettes de prix. Le jour de l’ouverture le public était eu rendez-vous. Le commerce c’est ce qui permet de faire vivre la vallée.

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