Onze personnes ont été mises en examen, dont neuf incarcérées, après le démantèlement notamment en principauté de Monaco d'une bande criminelle, en lien avec les Balkan. Blanchiment et trafic de stupéfiants et d'armes étaient au coeur du système.
C'est une information du quotidien Le Parisien.
Dix-sept personnes ont été interpellées vendredi en France et à Monaco, soupçonnées d’appartenir à un réseau mafieux se livrant à du trafic international de cocaïne, d’armes de guerre et à du blanchiment. Parmi elles, une policière récemment retraitée, qui exerçait à Monaco et soupçonnée de corruption, a précisé à l'AFP une source proche de l'enquête.
Le compagnon de cette policière, également fonctionnaire de police et entendu par les enquêteurs, n'est pas poursuivi à ce stade, a ajouté une source proche du dossier.
Les explications sur cette enquête de Coralie Becq de France 3 Côte d'Azur :
D'après la source proche de l'enquête, le réseau réinvestissait l'argent des trafics "dans une cascade de sociétés écrans, dont une partie pouvait être utilisée pour des projets de promotion immobilière dans les Alpes-Maritimes".
Au total, treize personnes ont été interpellées le 3 octobre en France et six à Monaco dans le cadre des investigations, issues du déchiffrement de la messagerie cryptée Sky ECC, une application particulièrement utilisée par les bandes criminelles.
À l'issue des gardes à vue, onze personnes ont été présentées ce lundi à un juge d'instruction de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du tribunal de Paris et mises en examen.
Neuf d'entre elles ont été placées en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet, qui a fait appel du placement sous contrôle judiciaire des deux autres.
L'enquête, menée notamment par l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), a démarré "à partir de certaines conversations" déchiffrées par les enquêteurs dans l'information judiciaire portant sur Sky ECC.
Une "relation de proximité" avec la policière de Monaco
Un individu serbe était au coeur d'un important groupe criminel se livrant au trafic de stupéfiants, a décrit le parquet.
Ce dernier, âgé de 43 ans, entretenait une "relation de proximité" avec la policière de Monaco, a précisé la source proche de l'enquête. Autour de ce principal suspect gravitent sa femme, son beau-frère - soupçonné, entre autres, d'avoir joué un rôle de nourrice -, un quadragénaire accusé d'être son homme de main et une femme ayant un rôle de juriste, ont indiqué des sources proches du dossier.
Contactés, Mes Seydi Ba et Harold Bataille, avocats en défense, n'ont pas souhaité commenter. Lors des perquisitions, deux armes de poing, un peu plus de 19.000 euros en espèces, des montres et objets de luxe et une Audi A8 blindée ont été saisis, a précisé à l'AFP Anne-Sophie Coulbois, la cheffe de l'OCRGDF.
Les infractions visées par l'enquête sont notamment trafic d'armes et de stupéfiants, blanchiment et association de malfaiteurs criminelle et délictuelle, a détaillé le parquet.
Avec AFP