C’est à l’occasion des 120 ans de l’écomusée et coopérative agricole du Nérolium à Golfe-Juan que cet endroit chargé d’histoire et de senteur a ouvert ses portes au public en ce dimanche 2 juin. Son huile essentielle est convoitée par les plus grands parfumeurs.
La bâtisse du Nérolium de Golfe-Juan est nichée au cœur d’un quartier résidentiel et commerçant dans les Alpes-Maritimes. Elle pourrait presque ressembler à toutes les autres habitations s’il ne s’y émanait pas cette odeur incroyable d’huile essentielle si parfumée.
Plus d’un siècle d’existence
La coopération qui a été créée en 1904 fonctionne avec une cinquantaine de sociétaires qui principalement des particuliers et trois agriculteurs. Cette année, le Nérolium de Golfe-Juan a produit trois tonnes de fleurs de bigaradiers distillées en hydrolat et huile essentielle soit le néroli. Le planning de cet organisme âgé de 120 ans est toujours très bien huilé.
Dimanche 2 juin, le Nérolium de Golfe-Juan ouvrait grand ses portes à un public désireux de percer enfin les secrets de cette institution habituellement cloisonnée et plutôt confidentielle.
Une révélation pour beaucoup qui n'avait jamais pu assister aux différents processus utilisés dans cette coopérative agricole de la Vallée de la Siagne et de la Vallée Dorée.
J’habite ici depuis 30 ans mais je n’avais jamais eu l’occasion de faire cette visite. Je suis étonnée que tout cela soit aussi bien conservé et je trouve cela très intéressant.
Danièle Barré , riveraineà France 3 Côte d’Azur
Un rendez-vous incontournable auquel certains élus locaux n'ont pas manqué de participer.
Les produits du patrimoine local à l’honneur
L’huile essentielle est produite à partir de fleurs de bigaradier, arbre qui donne les oranges amères. Les agrumes sont ainsi exploités sous toutes les formes grâce à la distillerie.
Du parfum à la confiture, les produits du Nérolium sont très variés.
L’eau de fleurs d’orangers, la confiture d’oranges amères, le vin d’orange qui sont vraiment des produits emblématiques de la région.
Jean-Paul Pons, sociétaire de la coopérativeà France 3 Côte d’Azur
La confiture d'oranges amères fait partie des produits phares du Nérolium.
Les chiffres du Nérolium ont de quoi faire tourner la tête. 500 petits pots de confiture de 100 grammes sont issus de la fournée du jour soit 24 000 par an environ !
C’est quand même un métier qui n’existe pas dans toute la France. On est les seuls en France à fabriquer de la confiture d’oranges amères et la distillation de la fleur. Cela fait partie de notre terroir.
Omar Hadded, employé au Néroliumà France 3 Côte d'Azur
Si les chiffres sont largement à la hauteur des attentes, la production florale a été presque divisée par 1000 en 100 ans. Aujourd’hui seulement 3 tonnes de fleurs produisent actuellement 1900 litres d’hydrolat, des produits dérivés de l'industrie de l'huile essentielle.
La production est en déclin, car on a perdu beaucoup d’arbres et puis l’arrivée des notes de synthèse en parfumerie au début des années 20 a mis un coup presque fatal aux produits naturels.
Delphine Medioni, Responsable des ventesà France 3 Côte d’Azur
En mai la fleur, en juin la distillation de brouts (huile essentielle de petit grain) et en janvier le ramassage des oranges amères pour la transformation de confiture. C’est ainsi que malgré les obstacles, chaque année, le tour est joué. Au fil des années, l'huile essentielle du Nérolium est toujours autant convoitée par les plus grands parfumeurs.
(Avec Nathalie Morin)