Accidents en mer Méditerranée : plus de 3 000 interventions menées par le Cross Med cet été

Le Centre régional opérationnel de surveillance et sauvetage Méditerranée (Cross Med) a dressé ce mardi 24 octobre le bilan des interventions de l'été. Même si les accidents sont moins nombreux, il y en a toujours trop.

Ce mardi 24 octobre, le Centre régional opérationnel de surveillance et sauvetage Méditerranée (Cross Med) a communiqué sur le bilan de l'été 2023. Une saison 2023 marquée par moins d’interventions et une baisse du nombre de victimes mais les incidents restent encore trop nombreux, selon le cross Med.

Plus de 3 000 opérations cet été

Depuis sa salle opérationnelle près de Toulon, le Cross Med a coordonné cet été 3.026 opérations en mer contre 3.258 sur la même période de 2022. Un nombre en légère diminution après 3 années de hausse post-covid.

Dans le détail, 33 personnes sont tout de même décédées, dont 13 baigneurs et 6 plongeurs. 223 ont été blessées.

Les exemples sont nombreux rien que dans les Bouches-du-Rhône. Le 9 septembre dernier, dans la baie de Marseille, un bateau lancé trop vite percute un autre navire. Le bilan de cet accident maritime est assez lourd, 12 personnes blessées, dont 4 grièvement.

Ce lundi 23 octobre, un kite-surfeur de 68 ans a dû survivre de 16h30 à 2 heures du matin en mer avant de rejoindre la terre ferme sur l'Etang-de-Berre. "Épuisé et en état d'hypothermie, l'homme a dû être hospitalisé. Le Cross Med (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de la Méditerranée) avait de son côté mobilisé un gros dispositif de recherches et de secours", indique France Bleu Provence.

Manque de prudence ou d'expérience

Un sauvetage qui sert d'exemple ce mardi à Amaury de Guillebon, directeur adjoint du Cross Med lorsqu'il détaille les principaux principes de bases pour les usagers de la mer:

"Un kite surfeur par exemple qui décide d'aller naviguer 2 ou 3 heures, peut très bien avoir un souci, indique Amury de Guillebon, il restera bien plus longtemps en mer. Le fait de savoir quelle est la météo dans les heures qui suivent peut être très important pour lui, pour savoir comment s'équiper".

Et c'est bien ce que déplore ce bilan du Cross Med, beaucoup d'impréparations, et de méconnaissance des règles du nautisme.

"S’équiper, ça signifie prendre un gilet de sauvetage, prendre avec soi du matériel pour être en mesure de donner l'alerte", insiste directeur adjoint du Cross MED.

Prévention et Information 

Le Centre régional opérationnel de surveillance et sauvetage Méditerranée surveille 19 000 km de côtes sur neuf départements des Pyrénées-orientales aux Alpes-Maritimes ainsi que la Corse. Dix-neuf sémaphores font office de vigie pour les 8 bases du Cross Med réparties sur la côte. Pour répondre à tous les appels, le centre de secours a à sa disposition 70 embarcations nautiques et 30 appareils aériens.

Contre les accidents, la préfecture maritime, mise sur la prévention et l'information, avec davantage de contrôles, 15 800 en 2023 pour un total de 2476 infractions.

Les campagnes de communication du Cross Med passent aussi par les réseaux sociaux, pour toucher un public de plus en plus jeune attiré par la, location bon marché entre particulier.

"Dans ce type d'activités, il y a moins de formations, de sensibilisation, en amont de l'activité, que quand vous vous tournez vers un opérateur professionnel, explique Gilles Boidevezi, préfet maritime de la Méditerranée, et donc on se retrouve avec des usagers qui prennent la mer en étant eux-mêmes moins connaisseurs et en ayant souvent moins de formations préalables au départ en mer.

Plus de vacanciers, plus d'activités, pour éviter une mer de tous les dangers, la prévention pourrait aussi passer dans les années à venir, par un renforcement de la réglementation.

Un renforcement de la réglementation en mer est envisagé

Le préfet maritime a notamment pointé "la hausse un peu préoccupante" des accidents de plongée: 149 au total, dont 122 accidents de plongée avec bouteilles (+10%). "On voit des personnes de plus de 50 ans, pas spécialement sportives, qui se lancent dans des plongées complexes à 30 mètres de profondeur!", a-t-il dit en appelant les clubs de plongée à davantage de "vigilance". Le vice-amiral, lui-même "en train de signer un arrêté pour interdire les jet-skis dans les aires marines protégées", s'est prononcé pour une "réflexion sur une évolution du permis bateau" et, plus largement, des réglementations. "Il faut passer à un peu plus d'organisation sur les plans d'eau" et à un meilleur partage de l'espace"entre nageurs et wind foil, entre plongeurs et bateaux", a-t-il indiqué ajoutant en discuter avec les administrations centrales.

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