La justice a validé mardi 6 juin le plan proposé par Bernard Tapie, actuel propriétaire du journal La Provence, pour étaler sur six ans le remboursement des 404 millions d'euros obtenus dans le règlement de son litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas.
Le tribunal de commerce de Paris a ainsi décidé de prolonger la procédure de sauvegarde des sociétés Groupe Bernard Tapie (GBT) et Financière Bernard Tapie (FIBT) et déclaré inaliénables les biens de l'homme d'affaires garantissant ce plan.
404 millions d'euros à rembourser
La cour d'appel de Paris a condamné le 3 décembre 2015 Bernard Tapie, 74 ans, à restituer les 404 millions d'euros obtenus en 2008, estimant que l'arbitrage privé qui les lui avait accordés, également au coeur d'une enquête pénale pour escroquerie en bande organisée, était entaché de "fraude". Dans ce volet, le parquet a demandé un procès pour Bernard Tapie et cinq autres protagonistes.
A la veille de l'annulation de l'arbitrage, l'ancien patron de l'OM et actuel propriétaire du journal La Provence avait placé ses sociétés GBT et FIBT en procédure de sauvegarde, rendant ainsi leurs actifs inaccessibles aux créanciers.
Le 12 mai, il avait soumis au tribunal de commerce de Paris un plan suggérant comment il pourrait rembourser ses dettes, une solution qualifiée d"abracadabrantesque"
par ses créanciers.
En approuvant cet échéancier sur six annuités, dont les premiers 5% seront acquittés dans un an, les juges empêchent le CDR d'obtenir la saisie des biens de l'homme
d'affaires, en liquidation judiciaire à titre personnel depuis 1994, qui permettrait aux créanciers d'être remboursés sans délai.
Le CDR, dont l'unique actionnaire est l'Etat, a promis de "poursuivre activement toutes les actions nécessaires au recouvrement". Les sommes en jeu sont considérables: aux 404 millions s'ajoutent environ 40 millions d'intérêts au 30 novembre 2015, d'après le CDR.
Soupçonné d'avoir voulu organiser son insolvabilité, l'homme d'affaires, qui se disait "ruiné de chez ruiné" après l'arrêt de décembre 2015, a fait depuis volte-face. Dans leur décision, les juges estiment que 432 millions d'euros d'actifs de M. Tapie sont mobilisables pour éponger les dettes de l'arbitrage.