Tom Mébarki, étudiant en musicologie à Aix-en-Provence, a fait une brillante intervention lors du concours "Ma thèse en 180 secondes". Il a su capter l'attention par des mots simples et des jeux de mots pour raconter "une transhistoire du son" à travers l'opéra buffa de Rossini.
Le concours "Ma thèse en 180 secondes" récompense chaque année des étudiants capables de présenter de manière
simple en trois minutes des sujets de thèse souvent très complexes.
Tom Mébarki, 25 ans, inscrit en musicologie à l'université d'Aix-Marseille Provence Méditerranée a remporté à la fois le prix du jury et celui du public, grâce à un texte à la fois brillant et semé de jeux de mots potaches parfaitement interprétés, sur le thème : La "folie organisée" dans l'opera buffa rossinien. Vers une transhistoire
du son.
Un énoncé qui pourrait être difficile à comprendre, sans le talent de l'étudiant aixois.
"Le projet de ma thèse, a-t-il expliqué, est de montrer que
"Je travaille sur des compositeurs qui en leur temps étaient de très grandes stars (...) comme un certain Rossini, le Shakira de l'opéra".l'histoire n'est pas ce couloir étroit qui est fait de présents successifs mais plutôt une sorte de labyrinthe où le passé et le futur peuvent se rencontrer.
"Les compositeurs de l'époque de Rossini, a-t-il observé, le jugeaient souvent pour la facilité de sa musique et pour son côté commercial, ce qui peut expliquer qu'au bout d'un moment certains des compositeurs très célèbres de son temps comme Beethoven ou Berlioz lui ont tourné le dos... à Rossini".
Tom Mébarki, doté d'une magnifique voix de contre-ténor explique être venu à la musicologie car, "d'abord chanteur d'opéra" il a "trouvé dommage de ne pas réfléchir sur ce (qu'il) faisait".
En chantant, rappant, claquant la langue ou en alexandrins, seize doctorants venus de toute la France ont participé à cette finale, sur 350 ayant concouru aux finales régionales.
Lauréat de ce concours francophone, Tom Mébarki représentera la France lors de la finale internationale, le 26 septembre à Dakar.
Leah Vandeveer, de Bordeaux, a reçu le deuxième prix sur le thème "la phonologie
des consonnes rares : une approche typologique".
Le troisième prix est allé à Apolline Chabenat (Normandie Université), sur le thème "Modification des polymorphismes liés aux défenses vis-à-vis des prédateurs par des médicaments psychotropes chez un céphalopode et un décapode", autrement dit "j'étudie deux maîtres du camouflage, la seiche et le crabe vert".
Le concours est organisé par la Conférence des présidents d'université (CPU) et le CNRS. Le jury était composé du lauréat de l'an dernier, d'une comédienne, d'une journaliste, d'un chercheur du CNRS et d'un représentant de l'AMCSTI, association regroupant différents lieux de culture.
Ghislaine Milliet avec AFP