Aix-en-Provence : le huis clos pour le procès de "la bande du bar"

Pour protéger la vie du premier repenti "à la française", la cour d'assises des Bouches-du-Rhône a prononcé lundi le huis-clos lors du procès de membres présumés de la "bande du Petit Bar" impliqués dans l'assassinat d'un ancien nationaliste corse.

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La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a prononcé le huis-clos lors du procès de membres présumés de la "bande du Petit Bar" impliqués à des degrés divers dans l'assassinat d'un ancien nationaliste corse.
Une comparution publique de Patrick Giovannoni, 48 ans, dont les aveux ont fait tomber cette bande criminelle de Bastia, "serait de nature à mettre gravement sa vie en danger, au regard de la qualification des faits", a précisé le président de la cour Patrick Ramaël.
Ce sera donc derrière des portes closes que les jurés entendront Patrick  Giovannoni et les quatre autres accusés soupçonnés, à des degrés divers, d'avoir participé à l'assassinat de l'ancien nationaliste corse Antoine Nivaggioni en 2010.

Un procès "test"

Ce procès a valeur de test pour la crédibilité de ce statut de repenti inspiré de la lutte anti-mafia en Italie et aux Etats-Unis.
Signe que l'audience sort de l'ordinaire, le tribunal a aménagé une place spéciale dans la salle des assises pour Patrick.Giovannoni, loin du box des accusés, "au pied de l'accusation", comme l'a souligné Me Christian de Saint-Palais, avocat de l'un des accusés, Eric Coppolani.
Tétraplégique, le sixième accusé du dossier, Jacques Santoni, ne s'est pas présenté à l'audience pour raisons de santé. Son cas a été disjoint, et le procès se tiendra donc en l'absence de celui qui est présenté comme le "parrain" de la bande du Petit Bar.

La loi du silence "brisée"

En brisant la loi du silence en 2015, Giovannoni a fait tomber l'un des groupes criminels les plus emblématiques de ces dernières années en Corse.
Comme tous les repentis, il a pu bénéficier des gros moyens prévus par la loi pour assurer sa sécurité. En échange d'une collaboration complète, l'État s'engage à aider les repentis à refaire leur vie à l'abri, éventuellement avec une identité d'emprunt, à la manière des services de renseignements.
La divulgation de détails sur cette protection est punie par la loi.
Dans le dossier, patrick Giovannoni est considéré comme une petite main, ayant contribué à la logistique de l'assassinat d'Antoine Nivaggioni, commandité selon les investigations par Jacques Santoni.
Le crime pourrait s'inscrire dans le cadre de la guerre des gangs opposant la bande ajaccienne au clan d'Alain Orsoni, lui aussi un ancien responsable nationaliste.
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