Assises des Bouches-du-Rhône : lourdes réquisitions pour le trio diabolique

L'avocate générale a requis lundi 30 ans de réclusion pour l'épouse de Christophe Lejard, assassiné en novembre 2010, et soupçonnée d'avoir commandité le meurtre de son mari. Pour son fils et un ami de celui-ci, considérés comme le recruteur et l'exécuteur, 20 ans et 25 ans ont été requis.

"Un scénario d'ivrognes" : c'est par cette formule que le trio d'accusés a présenté, lundi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, l'assassinat de Christophe Lejard, un entrepreneur avignonnais tué le 24 novembre 2010 d'un tir de fusil de chasse à Rognonas (Bouches-du-Rhône).
Ce crime commandité, selon l'accusation, par Roseline Painchault, 62 ans, l'épouse de la victime, avait été exécuté par Christopher Munsch, 31 ans, l'ami d'Arnaud Privat, 39 ans, l'un des fils d'une précédente union de l'accusée.
L'avocate générale Martine Assonion a requis trente ans de réclusion criminelle contre Roseline Painchault, "au regard de la noirceur de ses agissements". Elle a requis 25 de réclusion contre Christopher Munsch:

"C'est lui qui tenait l'arme, lui qui a donné la mort sans intérêt particulier".


Vingt ans ont été requis contre Arnaud Privat "pièce essentielle de ce trio diabolique.
Sans lui, Munsch ne peut pas agir, sans lui Roseline Painchault est privée de l'objet qui a permis l'élimination de son mari".
Auparavant debout autour d'un même micro, Christophe Munsch et Arnaud Privat, "des frères de sang" partageant leurs soirées entre beuveries et consommation de drogue, ont raconté la genèse du projet criminel. Un mois avant le meurtre, Roseline Painchault multipliait les appels auprès de son fils, se prétendant menacée par son mari qui venait de réclamer le divorce. 

"Elle me disait qu'elle allait chercher quelqu'un pour 10.000 euros pour le faire tuer. C'était ma maman, je voulais qu'elle soit fière de moi"


a expliqué Arnaud Privat.
Christopher Munsch a reconnu avoir exécuté le contrat "par amour" pour Arnaud Privat:

"Après les appels de mamie (le surnom de Roseline Painchault), Arnaud était en larmes dans mes bras. Il me racontait ce que mamie lui disait, il fallait qu'on trouve une solution, il fallait sauver mamie. C'était des scénarios d'ivrognes."


Face aux jurés, il assume son acte et dédouane encore son ami: "Arnaud n'a rien fait, son seul rôle d'intermédiaire, ça a été de pleurer dans mes bras et de me raconter les propos de mamie."
Dans une écoute captée entre les deux hommes alors que Christopher Munsch était déjà en détention, il donnait pourtant une autre version des faits:

"Ta mère a commandité, toi t'as recruté et puis moi j'ai exécuté."


Roseline Painchault reconnait quant à elle, avoir harcelé son fils ("au téléphone j'étais complètement hystérique"),  mais affirme désormais qu'elle ignorait qu'il avait "trouvé quelqu'un et que c'était 15.000 euros". A contre-courant de l'ensemble
des témoignages, l'ancienne infirmière affirme rester "persuadée que son mari voulait la tuer".

Un homme inquiet d'être empoisonné

Les proches de la victime ont dressé un portrait radicalement différent, celui d'un homme de 47 ans soucieux de divorcer pour vivre le grand amour avec une amie d'enfance retrouvée 30 ans plus tard. La maîtresse de Christophe Lejard a expliqué
aux jurés que son amant redoutait d'être empoisonné par son épouse, ne buvant plus que l'eau du robinet.
L'avocate générale a également réclamé huit ans de prison contre Sylvie Colomer, jugée pour recel d'escroquerie ayant reçu de la part de sa codétenue Roseline Painchault quelque 315.000 euros, toutes les économies de l'accusée, notamment le montant de l'assurance décès perçue à la mort de Christophe Lejard.
30 ans de réclusion ont été requis contre Roselyne Painchault, soupçonnée d'avoir commandité le meurtre de son mari, tué en 2010 d'un coup de fusil de chasse ©France 3 Provence

 

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