Deux "vrais jumeaux" arrêtés pour viols, un seul devant les assises

Demain, lundi 7 septembre s'ouvre devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence le procés de Yoan Gomis. L'homme sera jugé jusqu'à vendredi pour trois viols, quatre tentatives de viols et une agression sexuelle commises à Marseille entre septembre 2012 et février 2013.

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Ils vivaient ensemble, échangeaient leurs vêtements, parfois leurs téléphones et avaient un compte Facebook commun : classique chez les "vrais jumeaux", mais l'un d'entre eux est l'auteur présumé d'une série de viols, pour lesquels il comparaît lundi devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône. Après une enquête qui a finalement disculpé son frère Elvin, interpellé en même temps que lui et emprisonné pendant dix mois avant de voir son innocence reconnue, Yoan Gomis sera jugé jusqu'à vendredi pour trois viols, quatre tentatives de viols et une agression sexuelle commises à Marseille entre septembre 2012 et février 2013.

Un ADN pour deux personnes

Il y avait des "similitudes dans l'approche et la manière d'opérer", relatent les enquêteurs: l'agresseur arrivait derrière ses victimes, souvent la nuit très tôt le matin, les ceinturait et les amenait sous la contrainte dans un endroit "à l'écart" avant de leur demander avec plus ou moins de réussite, une fellation. Puis il s'enfuyait avec leur sac et leurs téléphones. Rapidement, dans cette affaire de viols en série assez classique au départ, les enquêteurs identifient, dans cinq cas, un ADN masculin commun, non répertorié dans le fichiers national des empreintes génétiques (FNAEG). Problème: cette trace génétique les mène non pas à une, mais deux personnes: les frères Gomis, jumeaux monozygotes, donc avec le même patrimoine génétique, qui vivent ensemble dans le 3e arrondissement de Marseille.

Vrais jumeaux mais avec quelques différences

Les Gomis ont un seul compte Facebook "Jumo Gomis". Ils s'échangent certains vêtements, casquettes, bonnets et blousons, partagent une voiture, bien que seul l'un d'entre
eux ait le permis, sortent souvent ensemble, ils ont une "relation fusionnelle", décryptent les enquêteurs. Ils ont quelques différences, aussi. L'une est majeure: Yoan est atteint, de naissance, d'une surdité partielle, plus forte à une oreille qu'à l'autre. Parfois appareillé, parfois non, il a une élocution plus difficile, avec un "zozotement" et connaît la langue des signes. Leurs caractères diffèrent également, selon les témoignages. Elvin est perçu comme plus "posé", plus "mature" que son frère Yoan, avec un "ascendant" sur lui, mais
tous deux n'ont aucune difficulté à séduire des filles et une vie sexuelle a priori épanouie. Malgré des études de téléphonie et une mise sous surveillance des deux frères, âgés alors de 24 ans, les enquêteurs décident finalement de les interpeller tous les deux le 7 février 2013. Et pendant dix mois, ils seront tous les deux placés en détention provisoire.
Dans un premier temps, l'un comme l'autre nient les faits qui leurs sont reprochés.

Recoupements des faits, témoignages...un seul devant les assises

Mais à force de recoupements et de confrontations, les enquêteurs parviennent à éclaircir le rôle de chacun. Pour certaines agressions, Elvin a un alibi solide, pour d'autres, son téléphone déclenche des bornes éloignées du lieu des faits. Certaines victimes ont également notés des éléments chez leur agresseur pouvant correspondre à la surdité et un "zozotement". Tout pointent vers Yoan. Après avoir longtemps nié en bloc, face aux éléments de preuve qui l'accablent, ce dernier finira par livrer des aveux partiels: il reconnaît les agressions, mais pas leur caractère sexuel. Un non-lieu est délivré à l'encontre de son frère Elvin et Yoan, toujours en détention, est renvoyé devant les assises.

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