Replay. Municipales 2020 : 3 points à retenir du débat à Aix-en-Provence

Cinq têtes de liste pour la mairie d'Aix-en-Provence et Sylvain Dijon, directeur de campagne de Maryse Joissains, la maire sortante, étaient présentes mercredi 4 mars pour ce débat des municipales 2020. Le logement, les transports et la Métropole ont été les thèmes forts de la soirée.

A moins de deux semaines du premier tour, cinq candidats en liste pour devenir le futur maire d'Aix-en-Provence, et Sylvain Dijon, directeur de campagne de Maryse Joissains-Masini (LR), la maire sortante, ont débattu, mercredi 4 mars, durant 60 minutes.

Les échanges, parfois tendus, ont tourné autour de trois thèmes, le logement, les transports et la Métropole Aix-Marseille.

Les logements étudiants et sociaux ont occupé la première partie du débat aixois. Sylvain Dijon a défendu la politique de Maryse Joissains-Masini évoquant les derniers projets de rénovations urbaines.

Tour à tour, Mohamed Laqhila (MDM), Marc Pena (DVG), Dominique Sassoon (EELV) et Anne-Laurence Petel (LREM) ont critiqué la politique mise en place avec "le déficit de logements sociaux et étudiants". Chacun a des arguments pour atteindre le quota de 25 % de logements sociaux.

Nathalie Chevillard (RN) entend elle développer des constructions dans des "quartiers nouveaux hors du centre-ville".

►Replay. Le débat des municipales à Aix-en-Provence

Le logement, les petites phrases

"La ville est attractive, bâti 900 logements par an, elle est victime de son succès", Sylvain Dijon. 

"Il n'y a pas de politique de logements à Aix [...], il faut travailler sur un office foncier solidaire, faire de la rénovation et travailler sur les logements vacants", Anne-Laurence Petel.

"Nous sommes contre l'hyperbétonisation et densification du centre-ville, on doit développer d'autres constructions en dehors du centre", Nathalie Chevillard.

"7.500 logements sont vacants, je suis favorable à une mixité générationnelle pour permettre aux personnes âgées d'accueillir des étudiants", Dominique Sassoon.

Le vélo au coeur des préoccupations de Petel, Sassoon, Chevillard et Laqhila

Comme sur chaque sujet du débat, Sylvain Dijon a mis en avant la "politique ambitieuse" de sa candidate comme la "piétonnisation partielle du centre-ville, les parkings relais et des premiers réseaux de transports collectifs".

Anne-Laurence Petel, dont les projets immédiats sont des voies réservées pour les bus, le covoiturage et les pistes cyclables, souligne "le sacré retard pris par la ville sous les 19 ans de mandat de la maire actuelle".

Mohamed Laqhila espère lui accentuer les véhicules électriques et mettre en place une couverture des autoroutes. L'augmentation des pistes cyclables est aussi l'un de ses priorités de Nathalie Chevillard et Dominique Sassoon.

Marc Pena mise lui sur deux bus à haut niveau de service dans la Métropole.

Les transports, les petites phrases

"Il faut développer le covoiturage, les couloirs de bus et surtout couvrir les autoroutes", Mohamed Laqhila.

"Il faut relier les quartiers en 15 minutes, c'est une fiction aujourd'hui, c'est possible demain", Marc Pena.

"Le bus à haut niveau de vitesse est un projet audacieux et nous favoriserons les mobilités douces", Sylvain Dijon.

"Les pistes cyclables manquent cruellement à Aix", Anne-Laurence Petel. 

Pena, Petel, Laqhila et Sassoon pour la Métropole contrairement à Chevillard

Sylvain Dijon et Nathalie Chevillard dénoncent les abus de la Métropole.

"La Métropole casse la proximité, elle coûte extrêmement cher aux Aixois", indique Sylvain Dijon.

Nathalie Chevillard veut elle "sortir de la Métropole avec Marseille. Nous ne voulons pas payer pour les dettes de la cité phocéenne".

Les autres candidats s'accordent sur l'importance de la Métropole. Anne-Laurence Petel "veut y défendre plus les Aixois" quant à Marc Pena, il désire "une entité avec une force politique cohérente". 

Dominique Sassoon espère lui "construire avec la collaboration de Marseille" alors que Mohamed Laqhila souhaite en "être le président".

La Métropole, les petites phrases

"Nous sommes le seul parti à être contre la Métropole", Nathalie Chevillard.

"La Métropole c'est une chance pour l'attractivité et le développement du territoire", Marc Pena.

"Je serai candidat à la présidence de la Métropole pour faire en sorte que la guéguerre entre Marseille et Aix s'arrête", Mohamed Laqhila.

"Il faut construire avec la collaboration de Marseille", Dominique Sassoon.

Aix-en-Provence, les forces en présence

Au deuxième tour des dernières municipales, 58,99% des inscrits avaient participé au scrutin. Au niveau national, la participation était de 62,13%. Maryse Joissains-Masini a été élue avec 52,61% des suffrages, devant le candidat socialiste Edouard Baldo et la candidate du Front national, Catherine Rouvier.
Maryse Joissains-Masini, 77 ans, brigue un quatrième mandat, la commission d'investiture (CNI) des Républicains l'a choisie pour défendre les couleurs du parti.

La maire sortante a obtenu le 19 février en justice l'annulation de sa peine d'un an d'inéligibilité et de six mois de prison avec sursis, et peut donc se présenter aux municipales de mars.

Elue depuis près de 19 ans, Maryse Joissains-Masini avait succédé au socialiste Jean-François Picheral.

Son mari, Alain Joissains, avait été maire de la ville de 1978 à 1983, et condamné en 1986 en appel pour recel d'abus de biens sociaux. Leur fille Sophie est adjointe au maire et sénatrice UDI des Bouches-du-Rhône.

Neuf listes face à la maire sortante

La maire sortante a comme adversaires deux de ses anciens adjoints. Jean-Marc Perrin, 61 ans, élu à la mairie d'Aix-en-Provence depuis 12 ans, espérait l'investiture LR, il poursuit sa campagne sans elle à la tête de la liste "Répondre aux Aixois".  

Egalement élu sur les listes de Maryse Joissains-Masini dont il a été le second adjoint, Stéphane Salord, 51 ans, s'est déjà présenté contre elle en 2009 sous une étiquette Divers-Droite. Depuis il a rejoint Génération écologie qu'il représente avec une liste écologiste et citoyenne "Vert Aix".

Stéphane Salord a pris la tête d'une liste qui a fusionné avec celle de la conseillère territoriale (DIV) Charlotte de Busschère.

Dans ce bastion de la droite, tenu par la famille Joissains depuis 1978, François Fillon est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle en 2017, talonné par Emmanuel Macron, qui a récolté 73,59% des suffrages au second tour.

Voilà de quoi doper les ambitions de la candidate du parti présidentiel encore inconnue des Aixois il y a 3 ans, Anne-Laurence Pétel, 49 ans, qui s'est fait une notoriété locale en éjectant le député socialiste Jean-David Ciot de sa 14e circonscription en 2017. Mais elle doit affronter la concurrence de son suppléant, Dominique Sassoon. 

Engagé en politique depuis les législatives, le chirurgien spécialiste de la main à la retraite rappelle qu’il a quitté la République En Marche en octobre 2019 mais qu’il est impossible de démissionner de son mandat de député suppléant. Il se présente avec l'investiture d'EELV à la tête de la liste "Mieux Vivre Aix". L'ex-référente départementale REM Corinne Versini ne figure pas sur cette liste.

Le Modem a investi le député Mohamed Laqhila, 60 ans, dirigeant d'une société d'expertise comptable, il se présente comme tête de liste pour "Imagine Aix".

Exception aixoise, un faible vote lepéniste 

Aix-en-Provence est l'une des rares villes du sud-est où le vote lepéniste est faible. Marine Le Pen est arrivée 4e au premier tour de la présidentielle en 2017.

Choisie par Stéphane Ravier pour pallier la démission de Catherine Rouvier aux régionales de 2015, Nathalie Chevillard, 48 ans, devient porte drapeau de la liste "Bien vivre à Aix" du Rassemblement national à ces municipales. 

Le candidat de la gauche, historien du droit, Marc Péna, 60 ans, représente le collectif "Aix en partage" qui rassemble plusieurs partis de gauche dont le PS, le PCF et la France insoumise. 

Maître de conférences, novice en politique, Valérie Michon, 51 ans, est tête de liste pour le parti animaliste qui se présente à toutes les élections depuis 2017.

Sans étiquette, ancien employé municipal, Jean Bastita se présente aux élections municipales pour la liste "Pour Aix", tout en ne cachant pas son attachement à la maire sortante.

Aix-en-Provence, les chiffres clés

En 2016, 143.006 habitants étaient recensés à Aix-en-Provence, avec un taux de natalité de 11‰, inférieur à celui du pays 11,4‰, une densité de sa population de 768,5 habitants au km2, bien supérieure à la moyenne nationale de 117,6 habitants au km2.

Avec un revenu médian annuel de 23.297 euros (2016), soit 1.941 euros par mois, les habitants d'Aix-en-Provence ont vu leur revenu augmenter de 1,12% par rapport à l'année précédente. Ce chiffre est supérieur de 13,53% au revenu médian national annuel (20.520 euros), soit 1.710 euros par mois.

40% des foyers fiscaux de la ville sont non imposables. La commune affiche également un taux de pauvreté de 14%, équivalent au de taux de pauvreté national. 

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