Plusieurs jours de blocage par les gardiens ont déclenché vendredi la colère des détenus de la maison d'arrêt de Luynes, près d'Aix-en-Provence. Les équipes de sécurité ont dû intervenir pour mettre fin aux débordements. Ce samedi le calme est revenu et les parloirs à nouveau autorisés.
"On est restés plusieurs jours sans douche et sans parloir, alors on a mis le bordel", raconte un détenu de la maison d'arrêt de Luynes, évoquant des "débuts d'émeutes dans la cour de la prison vendredi".
Des pétards et des fumigènes
poursuit-il, expliquant qu'ils ont "appelé des jeunes à l'extérieur de l'établissement avec leur téléphone pour leur dire d'acheter tout ça et leur jeter ensuite par-dessus le mur de la prison".
On a bloqué les portes de la promenade et on a lancé des pétards et des fumigènes,
Les débordements ont débuté vendredi vers 17 h selon ce témoignage, et ils se sont poursuivis jusqu'à 20 heures. "C'était tendu, ils ont fait venir les ERIS, les équipes d'intervention et de sécurité et après on est remontés dans les cellules".
FO veut durcir la mobilisation
"Ce matin, c'est débloqué", affirme ce samedi matin le détenu, "on a eu les douches et pour le parloir des familles, pas de souci". Mais il dit craindre de nouveaux blocages dès lundi.Ce week-end la CGT et L'Ufap-Unsa soumettent à leur base, le projet d'accord négocié avec l'administration pénitentiaire. Mais FO a annoncé samedi vouloir "durcir" la mobilisation en appelant à des "dépôts de clés" dans les prisons.
Le projet d'accord prévoit notamment la création de 1.100 emplois de surveillants sur quatre ans, "dont une première tranche de 100 emplois dès 2018". Le texte prévoit aussi des mesures pour améliorer la sécurité des gardiens et un régime de détention défini pour les "détenus terroristes et radicalisés", permettant une "étanchéité totale de la gestion des détenus les plus dangereux".