Le verdict est attendu dans la journée dans le procès de Karl Rose, jugé devant les assises des Bouches-du-Rhône pour avoir tué 3 personnes à Istres en 2013. L'accusé a estimé jeudi qu'il serait "normal" qu'il soit condamné à la perpétuité.
J'ai vraiment pas été humain dans ma vie,
déclare Karl Rose, qui avait 19 ans en 2013, lorsqu'il a tué à la Kalachnikov, au hasard dans les rues d'Istres, trois personnes, et blessés une quatrième. L'avocat général Olivier Couvignou a requis mercredi une peine de réclusion à perpétuité à son encontre, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
Le magistrat n'avait pas contesté l'altération du discernement que les experts psychiatres et psychologue avaient diagnostiqué, mais l'avait assorti de sérieuses réserves".
"Je ne peux pas vous promettre de devenir quelqu'un de bien dans les prochaines décennies, mais je vais essayer", poursuit l'accusé. "Toutes les armes, toute la
violence, je vais essayer de les chasser de ma tête, avec difficulté", lance-t-il debout, le dos voûté.
Moi, peut-être que ça ira mieux dans les prochaines décennies (...) Eux, ils auront toujours un couteau planté dans le coeur,
lance Karl Rose en parlant des proches des victimes, nombreux dans la salle. "Je suis vraiment, sincèrement désolé, même si c'est un peu intellectualisé", a-t-il poursuivi à leur attention, "je ne peux pas vous offrir ma vie pour vous les ramener".
"Qu'est-ce qu'il y a dans votre coeur?", l'interrompt le frère d'une victime. "Pas grand-chose, visiblement", répond Karl Rose avant que le président ne mette fin à l'échange.
Auparavant, deux de ses avocats avaient demandé de prendre en compte l'altération du discernement de l'accusé. "M. Karl Rose confond le réel et le virtuel, ce n'est pas neutre (...) ce n'est pas rien, quand même !", a plaidé Me Yannick Le Landais.
"C'est un malade mental, Karl Rose, de grande envergure ! Pour faire ce qu'il a fait, il faut être sérieusement atteint (...) L'étape d'après, c'était le lance-roquette. Il faut être quand même décérébré !" poursuit-il. "Il n'est pas fou, mais il n'est pas normal. Voilà toute la difficulté", renchérit son confrère Me Thierry Ospital. "La sévérité est nécessaire et utile. L'excès de la peine requise, non", a-t-il conclu.