Lucas Zouadi a monté son association à Aix-en-Provence pour aider les Ukrainiens en exil, en mars dernier. Il se mobilise aujourd'hui pour permettre la scolarisation de cinq adolescents réfugiés, privés d'établissement et se dit prêt à entamer une grève de la faim.
"Ils sont chez eux, ils ne font rien, ils attendent de passer des tests", décrit Lucas Zouadi, co-fondateur de l'association We are Ukraine. qui vient en aide aux Ukrainiens qui ont fui leur pays depuis l'invasion russe.
Cinq élèves ukrainiens sont privés d'école. Trois dans les Bouches-du-Rhône et deux dans les Alpes-Maritimes. Ils sont âgés de 12 à 17 ans.
L'instruction est pourtant obligatoire en France, entre 3 et 16 ans. Petite particularité pour les plus grands "Les jeunes de 16 à 18 ans ont l'obligation de se former. Les missions locales contrôlent le respect de cette obligation."
"L'an dernier, il y avait un grand mouvement d'entraide. Toutes les écoles ouvraient leurs portes aux Ukrainiens. Aujourd'hui, on a repris le cours de la vie. On dit qu'ils sont protégés par la France mais comment ?", se désole Lucas Zouadi.
Ces élèves ont un bon niveau scolaire mais ne parlent pas français. Le rectorat d'Aix-Marseille insiste sur la réalisation de tests pour connaître leur niveau. "Il faut leur trouver une classe. Et leur faire passer les tests ensuite," insiste Lucas Zouadi.
Le grand risque est de voir repartir ces élèves dans leur pays. Leurs mères tiennent beaucoup aux études de leurs enfants et sont prêtes à retourner en Ukraine pour cette raison. Un choix dangereux.
L'Aixois humanitaire prend une décision radicale. Il décide d'entamer une grève de la faim s'il n'obtient pas de réponse du rectorat pour ses "protégés".
"A partir de 9 heures du matin, le mercredi 7 septembre, je serai devant le rectorat d'Aix-Marseille et commencerai ma grève. Je ne vais pas taper quelqu'un ni m'enchaîner, je suis pacifiste," déclare Lucas Zouadi, "ensuite, je ne sais pas du tout ce qui arrivera".
Ce passionné de trail est conseiller en gestion du patrimoine. A 40 ans, il est allé plusieurs fois en Ukraine, pour rendre visite à des amis. Lucas Zouadi se décrit comme un homme sociable. Deux jours avant son ultimatum au rectorat, il ignore totalement quelle tournure prendront les choses.