Plusieurs élus de la commune ont été la cible de menaces de mort, au lendemain de propos tenus pas le maire d'Allauch sur le mouvement des "gilets jaunes". Les élus ciblés ont déposé plainte, les gilets jaunes demandent des comptes et la police cherche l'origine des menaces.
C’est une série de coups de fils anonymes et de messages qui sème depuis la fin du mois de décembre un climat de tension à la mairie d’Allauch. Plusieurs élus d’opposition ont reçu des menaces de mort, particulièrement explicites. Pas de nom, pas de preuves précises mais un lien semble établi avec les propos tenus par le maire de la commune à l’encontre des gilets jaunes.
"Ces grasses de 140 kilos"
Roland Povinelli, maire socialiste de la commune d’Allauch n’a en effet pas mâché ses mots en séance publique du conseil municipal, le 20 décembre dernier. Le premier magistrat de la ville parle alors de gilets jaunes comme des "grasses de 140 kg", à virer à "coup de pieds au cul". Dans la salle les élus ouvrent de grands yeux et des enregistreurs tournent. L’extrait est publié sur les réseaux sociaux. L'effet est viral.Quelques heures plus tard les fameuses menaces arrivent. José Gonzalez, élu de l’opposition (Rassemblement National) que nous avons pu joindre raconte : "Le premier coup de fil, en appel masqué c’était au lendemain de la mise en ligne de l’extrait. Une voix me dit que je vais crever, qu’il faut que je fasse attention à moi et à ma maison qui va cramer." Le 27 décembre nouvel appel et même registre dans les menaces. José Gonzalez a déposé plainte tout comme Jean-Pierre Simoni et Lucie Desblancs élus sans étiquette.
Qui lance ces menaces?
C'est la question qui taraude les policiers et les élus du conseil municipal. La police enquête pour le déterminer mais José Gonzalez semble avoir son idée sur la question, et elle ne manque pas de piquant. Il nous explique reconnaître, la voix du Maire d’Allauch. "Je ne l’affirme pas car je n’ai aucune preuve réelle, insiste l’élu d’opposition, mais j’ai de forts soupçons". Une voix qui serait celle des messages laissés en plaine nuit sur le répondeur de son portable.Du côté des gilets jaunes la colère est forte aussi. Les propos de Roland Povinelli ne passent pas. Karine est gilet jaune, mobilisée dans le secteur de Saint Loup, à Marseille. Elle a mis en ligne l’extrait sur la page Facebook "Les gilets jaunes de Marseille".
"On revendique le pacifisme et le Maire nous identifie aux casseurs, raconte t-elle. On va certainement demander un rendez-vous au Maire pour des explications. C’est un élu de la République, c’est hallucinant de tenir des propos comme ça. En fait on discute encore de la manière de réagir mais on ne va pas en rester là."
Le Maire d’Allauch n’a pour l’instant pas donné suite à notre demande d’interview.