C’est l’histoire d’une grande aventure familiale et solidaire initiée par Brice Lacreusette, un habitant d’Allauch, une commune près de Marseille. Avec sa femme ukrainienne, ils ont lancé un appel aux dons sur Facebook pour collecter des produits de première urgence destinés aux hôpitaux en Ukraine. Et voilà qu’ils s’apprêtent à rejoindre la Pologne en camion jusqu’à sa frontière pour les acheminer.

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Sa belle-famille en pleine zone de guerre, Brice Lacreusette s'active au côté d'une quinzaine de bénévoles pour trier les nombreux dons qui affluent et remplissent à vue d'œil la salle des fêtes du village.  

Dans les cartons : des pansements, des compresses stériles, des seringues ou encore des couvertures de survie. "Essentiellement du médical, du paramédical et des produits d’hygiène. Des kits d’urgence : suture, perfusion et brûlure" précise Brice, un colis prêt à être expédié entre les mains. 

Tout est parti d’un simple message publié sur la page Facebook "J'habite Allauch" par Brice, cet allaudien d’une quarantaine d’années. "Ma femme est ukrainienne et nous ressentions le besoin d’être utile. Les habitants ont répondu massivement à notre appel, on ne s’attendait pas à une telle émulation !" s’exclame-t-il. 

Face à la mise en place de cet élan de solidarité, Lionel de Cala, le maire d’Allauch, met alors en relation trois associations de la commune et des personnes ayant de la famille sur place, en Ukraine. La mobilisation s’étend ensuite aux écoles, crèches, pharmacies et médecins.  

"C’est tout un réseau qui s’est organisé, en lien avec la préfecture et l’association des maires de France également. Et aujourd’hui, après quatre jours de collecte, c’est plus de 50 mètres cube de matériel qui a été récupéré et qui partira en convoi très bientôt" affirme-t-il fièrement, devant une montagne de palettes entreposées à l’entrée de la salle communale.  

Trois camions remplis prendront donc la route dès jeudi, à l’aube, pour livrer le matériel dans un hôpital ukrainien situé à 60 kilomètres de la frontière polonaise. "La complexité, c’est surtout d'arriver à tout donner à la bonne personne et de ne pas se tromper quand on arrivera sur place. Krystyna, ma femme, est en contact permanent avec la directrice de l’hôpital. Et le truc hallucinant, c’est qu’ils ont besoin de pastilles d’iode en pagaille, comme la centrale nucléaire a été bombardée, mais que cela fait partie des médicaments et qu’on n’a pas le droit de les transporter !" s’affole Brice, interloqué.  

En tout, ce sont 5 véhicules, 4000 kilomètres, 50 heures de conduite, aller-retour et 12 conducteurs : Le couple, le fils et des amis de Brice.

Lorsque son père lui a parlé de cette aventure, Mathias, 19 ans, n’a "pas hésité une seule seconde pour aider Krystyna", sa belle-mère. "J’ai tout de suite été partant, c’est une décision majeure dans ma vie" résume-t-il. Étudiant en alternance, il a tout de suite fait une demande auprès de son entreprise pour prendre plusieurs jours de congés. 

La chevelure blonde, le visage enfantin et l’allure mince, Mathias ne semble pas être effrayé par le voyage. "Ça va être fatiguant mais on va se relayer, tout va bien se passer. Peut-être juste un peu d’appréhension lorsqu’on se rapprochera de la frontière ukrainienne car je ne sais pas ce qui nous attend là-bas" finit-il par lâcher.  

"C’est un vrai périple, il n’y aura pas d’hébergement donc on va dormir dans les camions. Le but, c’est qu’on trouve les accords pour franchir la frontière et là, ça devient plus compliqué. Mais comme on est mandaté par l’hôpital de Lviv, on a bon espoir puisqu’ils nous ont affrété un camion avec le support de l’ONG Actions Humanitaires et le Lions Clubs (un club service international de bénévoles)" confie Brice, le père de famille.  

Pour participer aux frais de transport, il peut compter sur la générosité des allaudiens. "On les aide un maximum en fonction de nos moyens ! C’est une bonne initiative, on se demandait justement si Allauch allait faire quelque chose. Quand on a vu que oui, on était trop content et on vient faire un don pour tous ces gens qui sont malheureux" répond un couple d’habitants, venu déposer un chèque de 150 euros dans l’urne mise à disposition.  

En fin de journée, Axel, un petit garçon de moins de 10 ans, en survêtement de sport, s’avance timidement vers Brice et Krystyna. Des rouleaux de papier toilette dans une main, et dans l’autre, un dessin qu’il leur tend. C’est un drapeau ukrainien sur lequel est collé un cœur rouge. "On est avec vous" a écrit Axel.

Avant de sortir de sa poche, sa collection de petites voitures qu’il souhaite offrir à des enfants ukrainiens. "Ah ça, c’est symbolique, merci mon grand" lui répondent Brice et Krystina, l’enlaçant dans les bras.  

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