Arles : trois jours de deuil municipal après la mort par balle d'un adolescent de 15 ans dans le quartier Griffeuille

Ce lundi matin, un Arlésien de 15 ans a succombé à ses blessures après avoir été touché par balles la veille dans le quartier Griffeuille. La municipalité d'Arles "choquée, en colère" a décrété trois jours de deuil municipal.

Il est 22 heures, ce dimanche soir, quand des coups de feu éclatent à Arles (Bouches-du-Rhône). Ils sont tirés depuis une voiture dans le quartier Griffeuille, une cité sensible et réputée pour ses trafics de stupéfiants, où la police était déjà intervenue le week-end précédent pour des coups de feu, sur fond de trafic de drogue. 

Lorsque les secours arrivent sur place, ils découvrent la victime, criblée de balles, allongée sur le trottoir et inconsciente. Blessée au thorax et en arrêt cardio-respiratoire, l’adolescent de 15 ans est transporté d’urgence à l’hôpital. Inconnu des services de police, il n’a pas survécu à ses blessures, a-t-on appris ce lundi matin de source policière.  

Le véhicule utilisé par les tireurs a été retrouvé incendié à Saint-Martin-de-Crau, à 20 kilomètres de là. C'est la brigade criminelle de la police judiciaire de Marseille qui a été saisie de l’enquête.

Toute une ville endeuillée

"Nous sommes choqués par la violence des faits. Ces règlements de compte, ces fusillades, ne sont plus réservées aux grandes villes", a réagi le maire d'Arles, Patrick de Carolis (DVC) dans un communiqué. 

Pour rendre hommage à "Marwane (...) ce jeune garçon formidable", dont il a eu les parents au téléphone ce matin, le maire a "décidé de décréter une période de 3 jours de deuil municipal". 

Les drapeaux de l'Hôtel de Ville seront donc mis en berne dès aujourd'hui. Et l'organisation d'une marche blanche est également prévue. 

Enfin, à la demande de la municipalité, l'Etat et l'APERS ont mis en place une cellule psychologique dans les locaux de l'école Jules Vallès. 

Des opérations contre les points de deal

Le quartier Griffeuille avait déjà été le théâtre de violences par le passé. Les forces de l’ordre sont intervenues la semaine dernière pour des coups de feu. 

"Alors que les citoyens arlésiens se rendaient aux urnes, un commando armé a fait irruption en pleine journée tirant en l'air à plusieurs reprises", a confirmé Patrick de Carolis.

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a assuré que dix nouveaux policiers arrivés en 2021 ont permis de créer un groupe de sécurité dédié à la lutte contre les trafics à Arles. Depuis mercredi dernier, le quartier de Griffeuille bénéficiait déjà d'une présence accrue des forces de l'ordre. 

Dès ce lundi, une compagnie de CRS et des renforts départementaux sont sur place, et le resteront de manière quotidienne, à la demande de la préfète de police. La préfecture a ajouté qu'auront lieu de nouvelles opérations de démantèlement de points de deal.

En avril 2021, un homme de 32 ans avait été pris pour cible et gravement blessé alors qu’il se trouvait sur une place de ce même quartier. En face : un point de vente de produits stupéfiants.

Griffeuille, comme le Barriol et Trébon, sont qualifiés de quartiers "sensibles" où 50% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, soit deux à trois fois plus que dans le reste de la ville et où plus de 8 jeunes sur 10 n’ont pas obtenu leur baccalauréat.  

Une montée de la violence

Après une décennie de baisse, la délinquance générale a progressé sur ces quartiers, en particulier les violences urbaines et les trafics de drogue. C’est en mai 2020 qu’un règlement de compte lié à des tentatives de reprises de points de deal a eu lieu pour la première fois depuis "de longues années" à Arles

L’été dernier, le 18 août 2021, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin s’est rendu à Arles pour signer un contrat de sécurité entre la ville et le gouvernement, prévoyant des moyens supplémentaires pour la police, plus d’effectifs et de caméras.  

"Nous sommes en colère. Car cela fait maintenant plusieurs semaines que nous alertons les services de l'Etat sur la montée des violences" répond le maire d'Arles. 

Depuis le début de l'année, 16 personnes sont décédées par balles, sur fond de trafic de stupéfiants, dans les Bouches-du-Rhône. Si la majeure partie du trafic se concentre à Marseille, d'autres villes du département sont également touchées comme Arles (53.000 habitants). 

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