De technicien à la chambre d’agriculture à éleveur de brebis, c'est la (presque) logique reconversion de Lionel Escoffier. Cet éleveur de brebis Mérinos d'Arles, à Aureille dans les Bouches-du-Rhône, participe au Salon International de l’Agriculture à Paris.
Petit-fils et fils d’agriculteur, Lionel Escoffier a finalement fait le choix de la terre.
Après dix ans comme technicien caprin à la chambre d’agriculture, le provençal a intégré le Gaec Le Mérinos suite au départ à la retraite de son père. Lionel Escoffier élève depuis 2002 des brebis mérinos d’Arles sur la ferme historique du mas de la Tapie à Aureille.
"J’aurais pu faire le choix de continuer tranquillement à la chambre d’agriculture. Mais j’ai opté pour prendre la suite de mon père et de mon grand-père, et aujourd’hui cela me réussit plutôt bien".
L’agriculteur, âgé de 50 ans, produit de la viande d’agneau notamment mais surtout de la laine de Mérinos d’Arles, réputée dans le monde entier. Contrairement au prix des autres laines, depuis 2018, son prix ne cesse de grimper.
"Notre laine mérinos est la plus fine d’Europe, même si elle est moins fine que celle des brebis de l’hémisphère sud. Par contre, elle est très gonflante c’est-à-dire plus isolante que celle d’Australie ou de Nouvelle-Zélande".
Aujourd’hui, l'éleveur vit mieux, grâce à la valorisation de sa laine. "Depuis 2010, il y a une forte demande de laine au niveau mondial, alors nous avons voulu la valoriser", explique-t-il.
6 tonnes de laine chaque année
Lionel Escoffier participe avec quatre de ses brebis au Salon International de l’Agriculture à Paris.Après le salon parisien, il réalisera la tonte annuelle. Au total, 6 tonnes de laines seront produites, vendues ensuite 2,90 euros le kilo, soit un chiffre d'affaires de 17.400 euros. La tonte lui coutera 1,65 euros par animal.
"On était à 60 centimes du kilo et aujourd'hui on est à prêt de 3 euros du kilos pour le même travail. On vit mieux parce qu'on la vend plus chère qu'avant. Et on souhaite toujours tirer meilleur profit de notre laine"
Dans les années 30-40, la laine faisait le revenu de son grand-père, déjà installé dans la ferme historique du Mas de la Tapie où Lionel Escoffier, ancien technicien de la chambre d’Agriculture, dispose aujourd’hui de près de 1700 brebis.
"A l’époque, il gagnait très bien sa vie grâce à cette laine mais elle a été ensuite laissée de côté et pas trop travaillée. Depuis quelques années, on s’y remet et ça commence à payer", indique l’agriculteur.
T-shirts et vestes en projet de fabrication
Aujourd’hui, l’éleveur fabrique avec cette laine, lavée dans le piémont italien, des chaussettes, vendues notamment à Gap et Briançon. "Elles se vendent très bien. Dans le courant 2019, nous allons également fabriquer des vêtements de nature comme des vestes ou encore des t-shirts".Sur ce dernier projet, l’agriculteur d’Aureille doit s’associer avec d’autres éleveurs de mérinos d’Arles. "Nous voulons créer une structure avec plusieurs agriculteurs pour investir plus sur le produit et avoir des retombées plus importantes".
Lionel Escoffier entend également "sortir du processus classique de production de la laine. J’aimerai participer à chaque phase de la tonte jusqu’à la réalisation du vêtement pour observer les différents procédés", explique encore ce passionné de la laine de Mérinos d’Arles.