Basket : Kamardine, Michée, Grasshoff... Le prochain Wembanyama sera-t-il Marseillais ?

Une douce habitude s'installe au Stade Marseillais l'été : on s'installe devant un téléviseur, et on suit les exploits des jeunes formés au club en équipe nationale espoir. Alors que le Francilien Victor Wembanyama entre en NBA mercredi 25 octobre comme le phénomène mondial de la décennie, que valent les pépites du cru marseillais ?

Le Palais des Sports de Marseille affiche complet le 18 janvier 2023. 5800 personnes sont venues voir Fos-sur-Mer défier Boulogne-Levallois, un record pour du basket dans la salle voisine du Vélodrome tout puissant. En réalité, les Marseillais se sont surtout déplacés pour Victor Wembanyama, 19 ans, plus grand talent que le monde du basket ait connu depuis l'arrivée de LeBron James en 2003.

Dans les travées de l'enceinte marseillaise ce soir-là : Antonia Martinez et Mohamed Kanté regardent le spectacle avec attention. Depuis près de 10 ans, ces entraîneurs du Stade Marseillais (Smuc) ont formé le futur du basket phocéen. Ils n'ont pas la garantie de voir un de leurs talents s'épanouir aux États-Unis un jour, mais nombre de leurs jeunes s'affichent aujourd'hui en équipe de France espoir.

Le secret du Smuc : une formation intensive et personnalisée dès le plus jeune âge. Le club universitaire multiplie les partenariats avec les collèges et lycées marseillais, afin de permettre à leurs licenciés des séances quotidiennes dans le cadre d'un double-projet sport études. La communication fait le reste, "pas une semaine ne passe sans qu'on échange entre entraîneurs, révèle Antonia Martinez, coach des U18 avec trois techniciens et un préparateur physique. On va voir les matchs de toutes les catégories d'âge, et les projets sont individualisés. On fait des passerelles pour les meilleurs jeunes, quelqu'un de dominant en U15 va tout de suite être intégré en U18 pour être mis en difficulté et progresser."

Yves Pons, formé à Fuveau, est le seul basketteur provençal à avoir foulé la grande ligue américaine de NBA jusqu'à présent. Alors que le Francilien Victor Wembanyama entre en NBA mercredi 25 octobre comme le phénomène mondial de la décennie, que valent les pépites du cru marseillais ? Trois joueurs formés au Smuc pourraient suivre les traces d'Yves Pons.

Ilias Kamardine (20 ans) : le volcan marseillais

"Quand il n'a pas été conservé au Pôle espoir à 13 ans, nous l'avons récupéré en U15 dans un moment difficile où il n'était pas arrivé à maturité", se souvient Antonia Martinez. À cette époque, personne n'imaginait Iliias Kamardine élu meilleur joueur du championnat d'Europe U20, quelques mois avant d'être nommé au Trophée Alain Gilles du meilleur joueur français. Autant d'exploits accomplis par Kamardine ces quatre derniers mois, incontestablement entré parmi les jeunes les plus scrutés de l'hexagone.

Auteur du tir de la victoire, Kamardine délivre la France en prolongation de la finale de l'Euro U20, le 16 juillet 2023. Le secret le mieux gardé du Stade Marseillais s'est révélé au grand jour. Désormais basé en Auvergne à Vichy-Clermont où son club de Dijon l'a prêté cet été, le Marseillais continue de travailler dans l'ombre. Mais le regard des scouts du monde entier braqué sur celui qui est devenu un volcan prêt à exploser.

Kyllian Michée (16 ans) : Le nouveau Luka Doncic ?

Quand le Real Madrid frappe à la porte dès vos 13 ans, ce n'est pas pour rien. Kyllian Michée n'a que 16 ans aujourd'hui, mais il porte déjà l'étiquette de l'un des plus grands espoirs du basket européen. Sélectionné en équipe de France U16 l'été dernier, il a toutes les qualités du joueur formé au Smuc. "C'est un prototype très marseillais, souligne Mohamed Kanté, chargé des U18 à son passage. Il ne doute de rien, c'est un joueur instinctif qui fait des choses qui ne s'apprennent pas, sans avoir peur des grosses échéances".

Michée, c'est un meneur spectaculaire qui sait tout faire avant les autres. Comme le Slovène Luka Doncic (nommé dans le meilleur cinq NBA en 2023), le Real Madrid l'a récupéré tôt, sûr du talent brut à polir. Lors d'un tournoi estival près de Madrid surclassé par le Marseillais, un recruteur du mastodonte européen a jeté son dévolu sur lui. Trois ans plus tard, ce meneur au style immanquable s'apprête à découvrir l'EuroLeague (coupe d'Europe) espoir. "C'est maintenant que tout va se jouer", admet Kanté. Le conte de fées ne demande qu'à continuer.

Loïs Grasshoff (19 ans) : reculer pour mieux sauter

Loïs Grasshoff avait la vue sur la Méditerranée depuis sa chambre d'hôtel à Malaga cette semaine, où Le Mans s'est déplacé pour une rencontre de Basketball Champions League. S'il n'a pas joué, il a profité de l'expérience à fond, comme toujours : "J'ai hésité à arrêter le basket avant ma dernière année en U18, révèle Lois Grasshoff. Au final j'ai terminé meilleur marqueur du championnat de France U18, ce n'était pas possible d'arrêter là-dessus. J'ai senti que quelque chose de plus grand était possible."

Contrairement à ses amis Kamardine et Michée, Grasshoff a fait toute sa formation à Marseille : du plus jeune âge jusqu'à la Nationale 2 (quatrième division française). Si une carrière professionnelle n'a jamais été son objectif, c'est presque devenu sa réalité. Auteur d'une dernière saison U18 à 29 points par match, puis champion du monde U18 en équipe de France de Basket 3 contre 3, le voilà débarqué de la cité phocéenne par Le Mans. Il crève l'écran dans le championnat U21, à 21 points par match. Celui qui ne se fixe "plus aucune limite" pourrait désormais exporter ses talents par delà les océans.

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