Les températures douces de ces derniers jours ont entraîné un phénomène rare dans la pépinière de Céline Giordanino, à Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône : des poules se sont mises à couver leurs œufs, deux mois en avance.
Des poules de Céline Giordanino se sont mises à couver leurs œufs en janvier alors que "normalement elles couvent quand il fait chaud pour engendrer des poussins".
L'une d'elles a même couvé "dix petits oeufs pendant 20 jours avant d'abandonner, embêtée par les autres poules".
"Les conséquences sont graves car c'est fatigant pour une poule de couver : elle ne mange plus et ne bouge plus", explique Céline.
Les poules couvent généralement leurs œufs entre mars et avril en s'asseyant longuement dessus, plusieurs jours d'affilée,
En sept ans de présence dans les Bouches-du-Rhône, la pépiniériste n'avait jamais vu ça.
Une floraison prématurée
Les températures particulièrement douces de ce mois de janvier ont brouillé les repères des animaux d'élevage mais aussi de la végétation.Les pruniers de la pépiniériste sont déjà en floraison. La nature profite de la météo pour éclore.
Ce bourgeonnement prématuré inquiète les agriculteurs qui redoutent un changement météorologique brutal et des gelées qui affecteront les bourgeons et donc la récolte.
Ils craignent surtout que ce phénomène devienne régulier, chaque hiver, car il est en hausse ces dernières années à cause du réchauffement climatique.
Des solutions pour protéger les arbres
Dans la Station d'Expérimentation La Pugère, à Mallemort dans les Bouches-du-Rhône, les professionnels cherchent des solutions pour protéger la production agricole.Par exemple, des panneaux solaires inclinables ont été installés, il y a deux ans, pour abriter les pommiers de la chaleur tout en fabriquant de l'énergie solaire.
Pour les poiriers, la technique du paillage est utilisée : "Elle permet de maîtriser les mauvaises herbes en économisant jusqu'à 30% d'eau", explique Bernard Florens, chargé d'étude en verger de poirier.
Même si les températures devraient baisser dans les prochains jours, les agriculteurs et les élèveurs ne sont pas à l'abri d'un nouveau pic de chaleur.