Comme à chaque rentrée, ce dimanche 8 septembre, Eygliers Mont-Dauphin a organisé le comptage de ses marmottes. Le petit mammifère est depuis plusieurs années un atout touristique pour cette commune des Hautes-Alpes, mais son avenir est menacé.
La marmotte ne montre le bout de son museau que d'avril à la mi-octobre. Ce dimanche, comme chaque année avant que le rongeur n'hiberne dans son terrier, l'association pour la protection et l'étude et la valorisation des marmottes (APEVM) a organisé son deuxième comptage annuel à Eygliers Mont-Dauphin.
Population en baisse
L'animal est devenu la mascotte de la petite commune des Hautes-Alpes qui a aménagé un sentier pour permettre aux visiteurs d'aller à la rencontre des marmottes de la vallée après seulement quelques minutes de marche.Munis de jumelles, une vingtaine de bénévoles sont venus comptabiliser les adultes et les marmottons de la colonie locale. Mais ce dimanche marquait aussi l'ouverture de la chasse.
"Il y avait beaucoup de chasseurs avec leurs 4X4 et leurs chiens, regrette Annette Lebreton. Les marmottes ne se sont pas montrées très actives, on en a compté une vingtaine."
La secrétaire de l'association ne cache pas son inquiétude après un comptage en mai déjà très en-deça des effectifs habituels.
"Ces dernières années, on avait une population stable autour de 55 marmottes. En mai, à la sortie de l'hibernation, on en a compté 46 et on n'a pas vraiment d'explication. Peut-être qu'elles ont été moins actives ou qu'elles ont été trop nourries par les visiteurs et qu'il y a eu des maladies".
En 2010, déjà la colonie avait connu une très forte mortalité. C'est ce qui a conduit à la création de l'association, qui fait de l'information sur le site et organise des maraudes pendant la période de forte fréquantation touristique en été.
Deux groupes à l'étude
Aurélie Cohas est écologue. Elle étudie depuis 3 ans le comportement et la démographie des marmottes des Hautes-Alpes. Elle vient chaque été observer deux groupes vivant à diffétentes altitudes, l'un au col du Lautaret (2058 m) et l'autre au col du Galibier (2645 m)."On les a marqués l'année dernière, c'est trop tôt pour tirer des conclusions sur leur évolution, explique-t-elle. Mais on voit que le groupe du haut et le groupe du bas se comportent différemment".
La survie des marmottons
Premier constat, au Lautauret, les individus sont très gros et de grande taille. Au Galibier, ils sont plus petits et leur croissance est plus lente, l'âge de la reproduction intervient aussi plus tardivement.La chercheuse s'intéresse à l'impact des contraintes environnementales et notamment au réchauffement climatique qui menace l'espèce en réduisant ses ressources alimentaires.
"On note un paramètre négatif sur la survie des jeunes que les marmottes compensent par la mise en place de plus de groupes pour avoir plus de marmottons", dit Aurélie Cohas.
L'impact négatif des activités sportives
Aurélie Cohas a démarré cette année une autre étude sur l'impact des touristes. "Et tout particulièrement celui des activités sportives en montagne, randonnée et VTT, qui vont encore se développer avec le réchauffement climatique" selon l'écologue.explique la scientifique.Les randonneurs sont ceux qui dérangent le plus les marmottes et qui en ont le moins conscience,