Bouches-du-Rhône : un syndicat de pompiers parodie Orelsan pour alerter sur leurs conditions de travail

Une vidéo du Syndicat Autonome des Employés du SDIS 13 postée sur la page facebook "les collègues du SAE 13" parodie la chanson d'Orelsan "Basique". Dans cette vidéo de près de 2 minutes 30, deux pompiers égrènent les revendications liées à leurs conditions de travail. 
 

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La grogne s'intensifie au niveau des sapeurs-pompiers de France. Manque de moyens, manque de reconnaissance, multiplications des agressions en interventions, les causes du mal-être des hommes du feu sont multiples. Ils se réuniront le 15 octobre prochain à Paris pour se faire entendre. 

Selon la direction du SDIS 13 la mobilisation des grévistes est faible, de l'ordre de 10 à 15 personnes par jour sur 500 pompiers de garde.

Le Syndicat Autonome des Employés du SDIS13 a innové dans la contestation. Il a posté sur les réseaux sociaux ce lundi, une vidéo parodiant la chanson d'Orelsan "Basique" . Dans cette vidéo de 2'30, deux pompiers reprennent les revendications à faire remonter au plus au niveau jusqu'à Christophe Castaner.

Un manque de pompiers professionnels 

Depuis le 26 juin dernier, les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône sont en grève. Une grève invisible car ils sont comme dans les hôpitaux maintenus en service.

Les sapeurs-pompiers dénoncent le fait que leurs effectifs soient constitués à près de 80% de volontaires. Des volontaires appréciés mais qui ont aussi un autre travail. Les hommes du feu aimeraient un plus grand renfort de professionnels. Pourquoi?

"Depuis 2000 dans la caserne d'Aix-en-Provence, les effectifs sont identiques alors que dans le même temps les interventions sont passées de 11 000 à 18 000 en 19 ans." indique Cyril Bardo du Syndicat Autonome des Employés du Sdis 13. 

"120 créations de postes ont été effectuées par le Sdis13 sur 3 ans", selon Nicolas Faure, porte-parole du SDIS 13.  "Au total avec les remplacement des départs en retraite, ce sont 250 nouveaux pompiers professionnels qui sont arrivés dans les casernes des Bouches-du-Rhône".  

"Avant les volontaires restaient assez longtemps, maintenant le turn-over est plus important car c'est devenu un véritable sacerdoce de s'engager" précise Pierre Davisseau, Sapeur Pompier professionnel du SAE du SDIS 13.

Des heures de travail non rémunérées

Les sapeurs pompiers indiquent travailler 2028 heures mais n'être payés que pour 1607 heures.

" Lorsque nous sommes en intervention et que l'on dépasse nos heures planifiées, nous ne sommes plus payés comme des pompiers professionnels mais comme volontaires car nous avons le double statut. Cela se fait sans notre accord". détaille Pierre davisseau du SAE du SDIS 13.

"Normalement nous avons le choix de revenir travailler, sur nos jours de repos par exemple, sous le statut de volontaire mais là c'est un choix c'est différent des heures supplémentaires " précise Cyril Bardo sapeur pompier professionnel.

Ils réclament également le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique. Cette réforme leur fait craindre l'arrivée de contractuels, sans formation, sans concours.

"Le métier mérite que l'on se batte pour lui" explique Cyril Bardo fils de pompier professionnel et qui regrette que "les interventions se fassent dans de moins bonnes conditions de sécurités par manque d'effectif.  Par exemple, des camions partent avec 4 personnels là où il en faudrait 6. "

"Faux " rétorque Nicolas Faure porte-parole du SDIS 13, "aucun équipage ne part en sous-effectif. Au  Contraire, si une intervenetion le nécessite, nous envoyons plusieurs véhicules et plusieurs équipes."

Augmentation de « la prime de feu » 

C'est l' équivalent de la prime de risque d'un salarié aux conditions de travail difficiles. Les pompiers souhaitent qu'elle soient réévaluée à la hausse "elle n'a plus été réévaluée depuis 1990" indique Pierre Davisseau.

"C'est aussi une reconnaissance de la pénibilité et de la dangerosité de notre métier, regardez ce qui se passe à Rouen, nos collègues sont intoxiqués par les fumées. Notre profession est contaminée au quotidien partout en France par les fumées toxiques et cela n'est pas reconnue comme maladie liée à notre travail".

De son côté la direction du SDIS 13 explique avoir tout mis en oeuvre pour préserver ses équipes:
"A ce jour, nous n'avons aucun cas répertorié comme lié à la respiration de fumées toxiques et sur certaines interventions, un infirmier part avec l'équipage pour faire des tests et extraire les hommes afin qu'ils soient le moins longtemps exposés aux fumées toxiques. " 

"Tous les véhicule sont équipés de kit respiratoires pour les interventions et de matériels pour procéder à la décontamination des vêtements lorsque ceux-ci sont souillés par des particules. A l'arrivée à la caserne, un autre système de décontamination des tenues est disponible pour éliminer toutes les particules." assure Nicolas Faure.

"Et puis le métier est devenu encore plus dangereux avec la recrudescence des actes malveillants et des agressions à notre encontre lors des interventions". précise Cyril Bardo.

De ce côté là, le SDIS 13 dit faire office de "modèle en la matière avec des véhicules équipés de vitres incassables, les pompiers suivent des formations afin de savoir réagir en cas de confrontation avec des personnes violentes, et si un appel semble particulier, il y a un protocole d'accord avec la police qui envoie un équipage accompagner les pompiers." se félicite Nicolas Faure , porte-parole du SDIS 13.

"120 créations de postes ont été effectuées par le Sdis13 sur 3 ans", selon Nicolas Faure, , "au total avec les remplacement des départs en retraite, ce sont 250 nouveaux pompiers professionnels qui sont arrivés dans les casernes des Bouches-du-Rhône".  
 

Trop d'interventions parasitaires

Les représentants du syndicat autonome regrette que la baisse des budgets de certains autres services publiques se répercutent sur les pompiers. "Nous sommes amenés a effectuer des missions qui ne sont pas nos missions premières.

Nous nous substituons aux urgences, et parfois même aux ascensoristes, etc... et pendant que nous sommes sur ce type d'interventions non -vitales, nous ne sommes pas sur celles où nous devrions être pour sauver des maisons du feu ou sauver des vies".

De son côté, la direction du SDIS 13 explique avoir mis en place conjointement aux communes et dans les écoles un plan de communication concernant les appels abusifs.

" Les pompiers n'ont pas pour vocation d'être des taxis, pour de la bobologie. Il faudrait un centre d'appel unique pour rediriger les appels vers les bons intervenants" ajoute Nicolas faure, porte-parole du SDIS 13.

Les syndicats appellent au grand rassemblement à Paris le 15 octobre prochain pour la défense de leur métier.

" Nous sommes à l'écoute de nos équipes, le mal-être vient aussi de l'évolution du métier, il y a plus se secours à personne que d'extinction de feux, et la société évolue aussi. Il y a sans doute beaucoup de désillusions chez certains pompiers". conclu Nicolas Faure.
 
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