Alteo a annoncé jeudi avoir porté plainte pour vol de minerais de bauxite contre des militants de l'association ZEA, qui avaient ensuite déversé le 12 février ce qu'ils avaient alors présenté comme des résidus toxiques, des "boues rouges", devant le ministère de la Transition écologique.
Alteo explique dans un communiqué avoir décidé de porter plainte. L'entreprise dénonce l'intrusion sur son site "privé et fermé" de Mange Garri (Bouches-du-Rhône) de militants de l'association ZEA pour prélever "un matériau de manière illégale et ce à des fins calomnieuses et mensongères".
Le 12 février, une dizaine d'opposants aux rejets en mer et au stockage en plein air des "boues rouges" de l'usine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône) avaient déversé un chargement de ce matériau devant les portes du ministère à Paris et devant le siège HIG, fond de pension auquel appartient Alteo.
Le fondateur de l'ONG ZEA Olivier Dubuquoy avait indiqué être entré sur le site de Mange-Garri "comme dans un moulin".
Paris - Des boues rouges déversées devant le ministère de l'écologie provenant des rejets de l'usine Altéo de Gardanne (proche Marseille)
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 12 février 2019
Le message: « Que le gouvernement prennent les mesures nécessaire pour stopper ces pollutions et protéger les citoyens qui y sont exposés. » pic.twitter.com/cIX4HebwWd
Des résidus solides de bauxite
Alors que les militants écologistes avaient présenté ces matériaux comme des résidus "toxiques", Alteo assure jeudi qu'il ne s'agissait en réalité "absolument pas de résidus solides mais simplement de bauxite, la matière première à partir de laquelle Alteo travaille pour produire de l'alumine de spécialité".Depuis 2016, Alteo entrepose ses résidus solides de bauxite sur le site en plein air de Mange-Garri. Selon l'entreprise, "depuis le 1er janvier 2016, l'ensemble des résidus de bauxite issus de la production d'alumine sont traités et il n'y a plus aucun rejet de +boues rouges+ dans la mer".
20 millions de tonnes de boues rejetés en mer
Alteo a en 50 ans rejeté en Méditerranée au moins 20 millions de tonnes de ces "boues", des résidus chargés d'arsenic ou de cadmium, selon l'ONG.Le leader mondial des alumines de spécialité continue à rejeter des effluents liquides en mer, au coeur du Parc national des Calanques, en vertu de dérogations accordées par l'Etat.
En 2018, la justice a réduit de deux ans, à fin 2019, le délai accordé à l'usine pour mettre ces rejets liquides en conformité avec les normes environnementales.