Après avoir creusé un tunnel de près de trois kilomètres de longueur, le tunnelier Augustine est réapparu à Cassis. Un grand moment d'émotion pour toute l'équipe qui l'a accompagné jusqu'au bout de sa mission.
Voir l'autre bout du tunnel est toujours un soulagement. Mais atteindre le bout à bord de la machine qui a justement servi à le creuser, cela se double d'une joie intense.
C'est ce que l'on pouvait voir, hier, sur les visages des hommes et des femmes qui ont accompagné le tunnelier Augustine, durant plusieurs mois, pour la construction d'un tunnel de 2750 mètres entre La Ciotat et Cassis....
La tête de la longue machine doit apparaître au bon endroit, au lieu prévu avec précision. C'est le plus grand challenge. D'où les cris de joie des travailleurs à leur sortie des entrailles d'Augustine.
C'est une tradition chez les mineurs : le nom donné aux tunneliers, ces énormes chenilles métalliques qui creusent la terre, est toujours féminin.
Celui utilisé pour la création d'un tunnel d'adduction d'eau entre La Ciotat et Cassis, porte le prénom de la mère de Marcel Pagnol. Un clin d'oeil aux récits de l'écrivain qui arpentait souvent, avec sa famille, le petit chemin longeant le canal de Marseille.
Pendant plus de 10 mois, Augustine a donc creusé avec la force de ses 220 tonnes, dans le calcaire, traversant des couches hétérogènes, et pleines d'eau.
Des raisons économiques
La conduite d'approvisonnement en eau entre les villes de La Ciotat et de Cassis datait d'une cinquantaine d'années et longeait la voie ferrée. Elle était donc vétuste, et perdait jusqu'à 500000 mètres cube par an.
Enfin, elle ne répondait plus aux besoins en eau démultipliés durant l'été par la présence de nombreux touristes.