Le maire de Bouc-Bel-Air a annoncé, début février vouloir baisser les taxes communales pour contrer l'explosion du coût de la vie et l'augmentation des impôts de la Métropole.
Face à l'inflation, le maire LR de Bouc-Bel-Air, Richard Mallié, a annoncé le 6 février en conseil municipal vouloir baisser les impôts locaux de sa commune des Bouches-du-Rhône. "J'ai pleinement conscience que les fins de mois sont de plus en plus difficiles pour tous les foyers. Vous êtes nombreux sur le marché du dimanche à me relayer vos inquiétudes face à l’explosion du prix de la vie", a-t-il déclaré.
Une annonce faite dans le cadre du débat d'orientation budgétaire, relayée aux Boucains et Boucaines via un communiqué et une vidéo diffusée sur la télévision de la mairie Bouc TV :
Dans les rues de Bouc-Bel-Air, beaucoup ne sont pas encore au courant. Nos reporters Emmanuel Zini et Nathalie Deumier ont recueilli les premières réactions. "Je ne fais pas trop attention aux baisses et aux augmentations mais pour moi, c'est un peu de l'enfumage", glisse un passant. "Ça serait une bonne chose, mais si on augmente autre chose à côté... ça revient au même", poursuit une Boucaine à la table d'un café.
Les impôts vont-ils réellement baisser ?
"Le Parlement a voté une inflation de 7% des valeurs locatives, c'est-à-dire de la base de l'impôt, explique Richard Mallié. Nous allons diminuer le taux communal en contrepartie donc les administrés paieront autant d'impôts communaux que l'an dernier".
Nous allons diminuer le taux d'imposition pour que le produit diminue et que nos concitoyens trouvent sur la feuille d’impôt foncier un total qui n’a pas augmenté en ce qui concerne la commune.
Richard Malliéà France 3 Provence-Alpes
Cette mesure sera effective "pour le prochain conseil municipal", annonce l'élu. "Les impôts des communes de la métropole Aix-Marseille Provence vont augmenter, est-il expliqué dans le communiqué. Le budget 2023 voté par les élus métropolitains est marqué par une hausse de la fiscalité. Les augmentations concernent la cotisation financière des entreprises (CFE) et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires qui augmentent toutes deux de 6%. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) augmente également à 14% dans toutes les communes, sauf pour Marseille, où le taux reste fixe (18,10%)".
Des augmentation que la mairie de Bouc-Bel-Air souhaite également compenser. "Le montant de la baisse sera affiné en fonction des bases que communiquera la direction générale des finances publiques", précise la Ville. Mais déjà, cette baisse semble partie pour durer. "Le taux avait été fixé en 2014 par notre majorité, il n'a pas bougé. On propose aujourd'hui de le baisser, on va le garder pendant longtemps".
"On arrive à gérer en bon père de famille la commune"
La mairie met en avant "une très bonne gestion" des finances de la ville, pour compenser cette baisse. "On a un excédent de fonctionnement. Pourquoi demander nos impôts si on n’en a pas besoin ? Mais on ne va pas diminuer le service rendu à nos concitoyens."
On n'est pas là pour prendre des recettes dont on n'a pas besoin.
Richard MalliéFTV
"Depuis l’envolée de l’électricité, nous avons arrêté l’éclairage public entre minuit et 6 heures du matin. C’est quand même quelques dizaines de milliers d’euros, détaille l'édile. Comme ça, on arrive à gérer en bon père de famille la commune".
La gestion de la commune était justement au cœur des débats, ce jeudi 17 février au tribunal administratif. Le maire de Bouc-Bel-Air est venu défendre la demande d'annulation d'un arrêté du préfet qui sanctionne la commune "carencée" en logements sociaux.
Interrogé par Nathalie Deumier, journaliste à France 3 Paca, Richard Mallié s'en défend : "Le maire et la commune n'ont pas compétence. Le PLU, c'est devenu la Métropole qui a compétence. Le droit de préemption nous ne l'avons plus car nous sommes carencés. Donc le maire est un peu coincé".
La loi SRU impose 25% logements sociaux dans les grandes agglomérations. Bouc-Bel-Air atteint 11,25%.