Châteaurenard : un "permis de louer" exigé aux bailleurs

Pour dissuader les mauvais bailleurs, certaines municipalités ont mis en place un "permis de louer", une sorte de label qui garantit le bon état du logement. A Châteaurenard, le permis de louer est devenu obligatoire dans le centre ancien, avant toute signature de bail.

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Impliquée dans la lutte contre l’habitat indigne, la ville de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) a mis en oeuvre un "Permis de louer" au 1er avril 2018. Il est effectif dans le périmètre du centre ancien de la municipalité. La première ville à l’avoir mis en place est Fourmies (Nord). 

Ce dispositif, issu de la loi ALUR du 24 mars 2014, consiste pour les propriétaires souhaitant louer un logement, à faire connaître leur intention auprès de la collectivité en déposant un dossier en vu d'obtenir l'autorisation préalable à la mise en location du bien. 

D'autre part, la ville de Châteaurenard, par l’intermédiaire du Député-Maire de l'époque, Bernard Reynes, avait signé le 9 juillet 2010 une convention de lutte contre l’habitat dégradé.
 

Des démarches gratuites et simples

Après le dépôt d'un dossier auprès de l'urbanisme, une visite s'organise avec un architecte pour déterminer si le logement est décent et salubre. La décision est ensuite donnée sous 15 jours.

Pour tout logement considéré comme insalubre, la demande d’autorisation préalable de mise en location pourra être rejetée ou autorisée sous condition de travaux ou d’aménagements. Une fois ce permis obtenu, le bailleur et le locataire peuvent signer le bail. Un bailleur qui signe un contrat de location sans avoir reçu l'autorisation préalable s'expose à des pénalités financières. Il encourt ainsi une amende d'un montant de 5.000 euros maximum. Si le bailleur est de nouveau sanctionné dans un délai de trois ans, elle peut être portée augmentée jusqu'à 15.000 euros.
 

66 Permis de louer demandés

Depuis la mise en place du dispositif en avril dernier, 66 Permis de louer ont été demandés à Châteaurenard. 60 ont été accordés et six refusés pour défaut de conformité du logement.
 

Des subventions mobilisables pour les bailleurs

" Cette mesure permet de lutter plus efficacement contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil. Outre le fait de s’assurer que chacun de nos administrés est bien logé, il s’agit aussi d’inciter et d’aider les propriétaires à rénover leur logement. Car si les logements concernés nécessitent des travaux, les propriétaires peuvent bénéficier de subventions, mobilisables dans le cadre de l’OPAH – Rénovation Urbaine lancée sur ce même périmètre. En cela, le permis de louer participe aussi indéniablement à la réhabilitation de notre centre ancien. " explique Michel Lombardo, adjoint délégué à l'urbanisme à Châteaurenard.
 

600 000 logements indignes en France

En France, on compte certes environ 600.000 logements indignes, selon la fondation Abbé Pierre. Mais ils ne représentent qu’à peine plus de 5% du parc locatif privé (11 millions de logements en France). La plupart des villes craignent, à l’instar de l’encadrement des loyers, que ce dispositif fasse fuir les investisseurs.
 
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