Le bassin industriel de Fos-sur-Mer va être aidé par l'État dans son plan de décarbonation qui vise à réduire ses émissions à effet de serre. L'objectif : atteindre une neutralité carbone à l'horizon 2050.
L'État va aider les bassins industriels de Dunkerque et de Fos-sur-Mer pour qu'ils continuent d'engager sur leurs sites leur plan de décarbonation.
En février 2022, le groupe ArcelorMittal a annoncé investir 1,7 milliard d'euros pour les deux sites dans le cadre de son plan acier vert. Une mesure soutenue par l'État qui a débloqué une enveloppe de 5,6 milliard d'euros pour l'ensemble des industries. Celle-ci s'inscrit dans le projet "France 2030" qui doit permettre aux industries d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.
- En quoi consiste la décarbonation ?
La décarbonation de Fos-sur-Mer s'inscrit dans le projet SYRIUS (SYnergies et Résiliences IndUstrielles Sud). Cette volonté est née en réponse de l'appel à projet de "zone industrielle bas carbone" (ZIBAC) qui a pour objectif d'accélérer la transition énergétique des industries. Dans le cas de SYRIUS, cette décarbonation s'applique pour les acteurs de la région PACA.
Le projet est complexe: il s'agit de trouver des procédés de fabrication différents, qui n'émettent pas de CO2, pour des activités comme la sidérurgie ou la fabrication de ciment ou de chaux, notamment en remplaçant les énergies fossiles par des procédés utilisant de l'hydrogène décarboné.
- Pourquoi Fos-sur-Mer a été sélectionné ?
La commune située à 50 kilomètres de Marseille abrite un bassin industriel important dont l'activité est génératrice de gaz à effet de serre. Parmi les industries émettrices, on retrouve l'usine du géant de la métallurgie ArcelorMittal.
Le site d'ArcelorMittal à Fos-sur-Mer est la deuxième zone industrielle la plus émettrice de CO2, derrière le bassin industrialo-portuaire de Dunkerque qui représente à lui seul 21% des émissions industrielles de CO2. Grâce au 1,7 milliard d'euros d'investissement, le groupe sidérurgique veut réduire de 40% ses émissions de Co2 en France. Cela représente une diminution annuelle de 7,8 millions de tonnes.
Cette pollution est une source d'inquiétude pour les Fosséens et également les ONG concernant les conséquences sur la santé de ses habitants.
En 2017, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail a établi que les habitants de Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône, souffrent davantage d'asthme, de diabète ou de cancer que la population française en moyenne. Ses conclusions sont issues d'une une étude indépendante menée auprès de 816 habitants de la zone de l'étang de Berre.
Et en juin 2022, une étude de huit ans présentée par Fos EPSEAL confirmait la prévalence de certains pathologies chez ces personnes.
- Comment va-t-elle se concrétiser ?
À Fos-sur-Mer, son maire René Raimondi souhaite faire de sa ville un "démonstrateur de ce qui peut être fait pour l'industrie, pour la transition énergétique". Dans ses vœux, l'élu a pour ambition de rendre Fos, la première zone décarbonée d'Europe. Parmi les projets censés œuvrer à la transition énergétique et à la décarbonation, on trouve la volonté d'implanter une usine de production d'acier "bas carbone" au travers du consortium d'entreprises Gravithy.
Au sein d'ArcelorMittal, cette diminution devrait avoir lieu grâce à la mise en place d'un nouveau four à arc électrique à la place d'un des deux hauts-fourneaux, qui est présenté comme bien plus écologique. Ce four à électrique vient en complément d'un four à poche qui sera en service à la fin 2023. Ce système permet de réchauffer l'acier liquide et de produire plus d'acier recyclé.
Avec AFP.