Des chercheurs de l'institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions ont fait une étude sur l'évolution et la nature de la pollution de la zone industrielle de Fos-sur-Mer à partir d'extraits d'arbres. 

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L'évolution et la nature de la pollution de la zone industrielle de Fos-sur-Mer : c'est ce qu'ont étudié des chercheurs de l'institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions en collaboration avec le centre Européen de Recherche et d'Enseignement des Géosciences de l'Environnement d'Aix-Marseille Université et le laboratoire Chrono-Environnement de l'Université de bourgogne-Franche-Comté.

Leur étude se base sur l'analyse d'extraits d'arbres. C'est ce que l'on appelle une étude dendrochimique. Cette étude a été publiée dans une revue scientifique "chemosphere".

"La dendrochimie est un outil qui permet de savoir si les normes de réduction de la pollution ont eu de l'effetet aussi de déterminer ce sur quoi il faut agir sur quels types de polluants" explique Véronique Dolot, chargée de communication à l'institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions.

Les cernes de l'arbre comme révélateur

Les arbres grandissent chaque année, cette croissance est mesurable par des cercles sur le tronc, c'est ce que l'on appelle des cernes. 

"Ces cernes contiennent des indications, elles permettent de donner l'âge d'un arbre mais aussi de savoir quel était son environnement" explique Annabelle Austruy, chargée de mission sol et éco-toxicité à l'institut éco-citoyen de Fos-Su-Mer.

Les racines et les feuilles emprisonnant les molécules atmosphériques ou terrestres et les restituant au coeur de l'arbre.

Extraction des cernes

"Nous pratiquons un carottage non-violent à 1m70 du sol sur 1 cm de diamètre de chaque côté du tronc des arbres  et l'on obtient un échantillon représentatif de la vie de l'arbre", précise Annabelle Austruy, chargée de mission sol et éco-toxicité à l'institut éco-citoyen de Fos-Su-Mer.

"L'étude a été faite sur des peupliers et des pins, les peupliers ont finalement été retenus comme témoins car ils étaient plus révélateurs de l'environnement dans lequel ils ont grandit (selon plusieurs critères de mesure)" détaille la chercheuse.

L'étude porte sur une comparaison de deux zones: le coeur de la zone industrielle de Fos-sur-Mer et la commune de Grans, 20km plus loin vers salon-de-Provence.

L'idée est de mesurer la concentration des métaux lourds présents dans les cernes des arbres suivant la répartition géographique.

"Aujourd'hui la zone indutrielle de Fos a des données précises sur quel polluant, quelle voix d'exposition peuvent impacter la population" a préciser Véronique Dolot, chargée de communication à l'institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions.

lecture des cernes


Ces extraits d'arbres ont ensuite été analysés. 

L'étude dendrochimique montre que deux évolutions d'exposition sont marquantes entre 1975 et 2015 dans la zone industrielle de Fos concernant différents métaux. 
 

Concentrations élevées de certains métaux toxiques

"Les concentrations les plus élevées concernent l'aluminium, l'arsenic, le cadmium, le cobalt, le cuivre, le molybdène et le zinc, sur l'ensemble de la période (1975-2015) sur la zone industrielle par rapport à la zone témoin (Grans)" précise Annabelle Austruy, chargée de mission sol et éco-toxicité à l'institut éco-citoyen de Fos-Su-Mer.

Les niveaux d'émissions de ces métaux globalement sont en augmentation entre 1975 et 1990. 

Puis avec la reconnaissance de leur toxicité et la mise en place des réglementations dans les procédés industriels notamment à partir de 1993, les niveaux ont ensuite tendance à baisser concernant ces métaux.

Baisse de concentration de certains métaux et augmentation d'autres

En contre partie, cette étude tend à montrer que parallèlement à la baisse de concentration de certains métaux lourds d'autres métaux moins réglementés ont tendance à augmenter notamment depuis les années 2000.

C'est le cas du Chrome 9 fois plus présent en 2014 qu'en 1975 ou le fer, 6 fois plus concentré en 2014 par rapport au niveau de 1975 ou encore le nickel qui a augmenté 5 fois plus en 2014 que sur l'année 1975.

"Ces élements sont principalement émis par les activités sidérurgiques et les raffineries très représentées sur la zone industrielle de Fos-sur-Mer" a conclu Annabelle Austruy.

Les chercheurs espèrent obtenir de nouveaux financements pour poursuivre leur étude dans le temps et pour étendre les recherches au centre-ville de Fos-sur-Mer. 

"Cette étude et ses résultats permettent aux politiques de savoir quels modes de prévention efficaces,  il faut mettre en place pour préserver les populations de cette zone." a rappeler Véronique Dolot, chargée de communication à l'institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions.




 
 
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