Pollution de Fos-sur-Mer : pas de confirmation d’une contamination des aliments

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) a rendu mardi son avis sur une éventuelle pollution alimentaire autour de Fos-sur-Mer. Selon elle, aucun "fait marquant de pollution" n’a pu être confirmé. Une association de riverains ne cache pas sa déception.

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Daniel Moutet, ne cache pas son amertume. Le président de l'Association de Défense et de Protection du Littoral du Golfe de Fos (ADPLGF) dénonce même un avis "très insatisfaisant", concernant le résultat de l'enquête sur la pollution des aliments produits autour de Fos-sur-Mer.

"Aucune étude exhaustive n'a permis de confirmer des faits marquants de contamination", explique l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), à propos des produits issus de l'élevage local.

L’agence avait été saisie suite à la publication d’une étude portée par l’ADPLGF.

Pendant six années consécutives (2009-2015), Daniel Moutet, convaincu d'une pollution des denrées alimentaires, avait effectué des prélèvements sur la viande bovine notamment. Il a ainsi fait analyser plus de 50 composés chimiques par des laboratoires.

Résultat, son étude démontrait la présence de polluants à haute dose comme la dioxine, le PCB ou le plomb dans des aliments d’origine animale, produits localement.

Selon lui, un quart des échantillons de viande bovine testés dépassaient le seuil réglementaire en dioxines (considérés comme très toxiques par l'Organisation mondiale de la santé) contre 0,3% des échantillons de viande au niveau du contrôle national.

Dans les oeufs de poules élevées en plein air au pied des Alpilles, le seuil réglementaire était dépassé dans la moitié des échantillons testés (contre 2% au niveau national).

L'ANSES préconise une nouvelle étude

Dans un communiqué, la préfecture des Bouches-du-Rhône, indique que l’ANSES a réalisé une expertise en s’appuyant sur "des données locales produites par différents services de l’État et des études scientifiques existantes".

L’avis indique qu’"aucune étude exhaustive n’a permis de confirmer des faits marquants de contamination des denrées alimentaires dans la zone d’intérêt".

L’ANSES recommande néanmoins une nouvelle étude, qui serait basée sur un échantillonnage plus large, et "préconise les contaminants à rechercher, les matrices à prélever et le nombre d’échantillons à étudier".

La préfecture des Bouches-du-Rhône ajoute qu’"une dotation budgétaire spécifique" serait attribuée d’ici la fin de l’année 2021, pour lancer cette nouvelle exploration.

"Il faut que nos petits-enfants puissent vivre sainement par ici"

"Ils ne m’ont jamais contacté pour savoir où j’avais effectué mes prélèvements. Tant qu’ils n’y iront pas, je ne ferai pas confiance en leurs études", déplore Daniel Moutet.

"En préconisant une nouvelle étude, ils sous-entendent qu’il peut y avoir des problèmes", ajoute-t-il.

À 64 ans, le lanceur d’alerte ne lâchera rien : "tant que la santé me le permettra, je continuerai".  Daniel Moutet va bientôt reprendre ses propres analyses, cette fois, des fumées industrielles.

Il reconnaît que bien des efforts ont été faits par les industries ces dernières années, au niveau des seuils des composés volatils. Lui, n’a qu’un objectif : "que nos petits enfants puissent vivre sainement par ici, tout en continuant à travailler avec les industries".

Le golfe de Fos-sur-Mer est l’une des zones industrielles les plus importantes de France, avec près d’une quinzaine de sites classés Seveso. Depuis de nombreuses années, les habitants n’ont de cesse d’alerter sur les risques de pollution induits par ces nombreuses activités industrielles.

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