Le secrétaire d'Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, est venu rencontrer les gilets jaunes ce jeudi 3 janvier. Une rencontre en trois temps : Salon-de-Provence, La Fare-les-Oliviers et Marseille, dans le 13ème arrondissement.
Si l'événement marque le début du "grand débat" souhaité par Emmanuel Macron, il démarre plutôt en douceur.
Ce matin, le secrétaire d'Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, s'est rendu à Salon-de-Provence. Il avait rendez-vous avec des "gilets jaunes", à 9H00, à la permanence de Jean-Marc Zulesi, député LREM de la 8° circonscription des Bouches-du-Rhône.
Il y a deux jours à peine, le ministre rappelait qu'"il ne fallait pas caricaturer le mouvement des gilets jaunes", il indiquait même que "ce mouvement venait de changer le cours de l'histoire".
Le ministre cherche à renouer le dialogue entre le gouvernement et les manifestants, sauf qu'à la permanence du député LREM, seuls trois représentants des "gilets jaunes" étaient présents : un élu d'une petite commune, un ostéopathe et un étudiant en droit. Tous se disent modérés et soucieux de maintenir le dialogue.
Mounir Mahjoubi a donc laissé s'exprimer ces représentants :
indique l'élu.Dans un pays où il y autant d'argent, il faut répartir les richesses et ne laisser personne au bord du chemin
dénonce l'ostéopathe.Les mesures annoncées par Macron ne parlent pas des indépendants, des professions libérales et ce n'est pas la première fois
explique l'étudiant en droit.Beaucoup de gens ne supportent plus de voir qu'il y a des politiciens qui gagnent beaucoup d'argent et ils ne voient pas de résultats. Dans leur assiettes il n'y a rien
De son côté, le ministre semble écouter, pose des questions et se laisse même à quelques confidences :
Ce qui me fait de la peine avec ce mouvement, c'est qu'on a l'impression qu'il y a les gens d'en haut et les gens du peuple et moi je me suis battu pour justement faire tomber ça
Un peu plus tard dans la matinée, Mounir Mahjoubi s'est rendu à la mairie de La Fare-les-Oliviers. Cette fois, le ministre est accueilli par une vingtaine de "gilets jaunes". Ambiance cordiale, salariés, artisans, entrepreneurs, chacun a pu une nouvelle fois exprimer ses inquiétudes et ses revendications.
Cette fois encore, le ministre a écouté, rassuré, a indiqué qu'il voulait "changer la vie des gens".
Dans ce conflit des "gilets jaunes", Emmanuel Macron tente-t-il de vouloir reprendre la main en envoyant des émissaires ?
La courtoisie et le dialogue d'un côté, la répression et les arrestations comme celle d’Éric Drouet, leader des "gilets jaunes" de l'autre...