On apprend à lutter contre le harcèlement scolaire dans les Bouches-du-Rhône

Le personnel de tous les établissements scolaires de France doivent être formés. Ces adultes apprennent à repérer les situations de harcèlement puis à les résoudre. A l'école primaire, un enfant sur dix est concerné. On trouve donc des victimes et des auteurs dans chaque classe. Dans chaque milieu.

Trop grande, trop gros, trop maigre, trop roux, trop masculine, trop intelligent, les victimes de harcèlement sont "trop". 

Les adultes des écoles, collèges et lycées vont "changer de lunettes", selon l'expression de Karine Allouche, référente harcèlement à l'académie d'Aix-Marseille. "Quand on n'est pas formé, on ne le voit pas".

La formation dure huit jours. Elle fait partie du programme pHARe. 

Ni les parents, ni les enseignants ni le personnel de l'établissement ne réalisent ce qu'il se passe. "Le harcèlement se déroule toujours à l'insu du regard des adultes".

La situation peut durer longtemps car "si on n'en parle pas, ça ne s'arrête pas," décrit Karine Allouche.

Le triangle victime / auteur / témoin

On l'appelle le triangle de Karpman. La victime, l'auteur, le ou les témoins sont bien identifiés. A tout moment, les protagonistes peuvent changer de rôle. L'auteur est souvent une ancienne victime qui a peur de souffrir à nouveau. 

Les recherches dans les pays du nord de l'Europe démontrent qu'un auteur puni va se venger dès que les adultes auront tourné le dos.

Les auteurs de fusillades aux Etats-Unis étaient des victimes de harcèlement, dans 75% des cas.  

La méthode de la préoccupation partagée

Un élève auteur de harcèlement n'est ni accusé ni sanctionné. 

Les adultes vont le convoquer et partager leur souci avec lui "Yann n'a pas l'air en forme, il a l'air triste et ne parle pas beaucoup, qu'est-ce que tu en penses ?" 

L'auteur est souvent sur la défensive "Je ne sais pas, je ne le connais pas du tout, qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ?"

L'équipe lui propose de revenir la semaine suivante et de réfléchir à une solution.

"Ah oui, j'ai vu qu'on l'embêtait", confie l'auteur une semaine plus tard. Et c'est lui qui va proposer une solution. LA solution.

Si cette méthode ne fonctionne pas pendant deux semaines, il faut en changer.

Un mal vieux comme le monde

On suppose que ce type de harcèlement a toujours existé. "Tout groupe s'auto-régule par le rejet de la différence" rappelle Karine Allouche. Le cyberharcelement a évidemment accentué cette plaie. 

La jeune victime a besoin de parler. "Souvent, elle vit les événements en état de sidération. Elle ne réalise pas vraiment ce qui lui est arrivé (...) Il faut rassurer l'élève, l'accompagner et éventuellement le faire suivre," explique Karine Allouche. 

Un enfant ou adolescent harcelé devient un adulte dépressif, suicidaire, en manque d'estime de soi.

Tous les milieux sont touchés par ce mal. Et pour une fois, les quartiers populaires et les écoles en REP + ne seront pas stigmatisés "C'est dans les villages qu'on trouve le plus de rejet", précise Karine Allouche.   

Pour trouver de l'aide :

?3020 #NonAuHarcelement : ligne d'aide officielle, gratuite, du ministère de l'Éducation nationale.

?116 006 : N° vert 7/7j : aide à la plainte, soutien psy, accompagnement social.

?30 18 N° vert « NET ECOUTE » : si votre enfant se fait harceler sur les réseaux.

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