Incidents OM-OL : ils ont fait 500 kilomètres pour être privés de match, "c'était le cadeau de mon fils"

Le report du match OM-OL, suite aux incidents survenus dans Marseille dimanche 29 octobre, ont contraint les spectateurs à quitter le Stade Vélodrome bredouilles. Certains supporters venus de loin ont vu leur sacrifice non-récompensé.

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Dans le chaos du Stade Vélodrome, dimanche 29 octobre, la ferveur du peuple marseillais prêt à chanter pour son équipe a laissé place à une colère froide : celle qui se vit en silence, celle rongée par la frustration. Au-delà des violences survenues en amont du match entre Marseille et Lyon, ce sont surtout plus de 65 000 amoureux de l'OM qui ont quitté le boulevard Michelet sans voir le match pour lequel ils avaient réservé leur soirée.

Certains supporters ont fait une longue route, des quatre coins de la France, pour assister à cette rencontre devenue spéciale au fil des années. Ils étaient encore présents au Centre d'entraînement Robert Louis Dreyfus, lundi 30 octobre, dans l'attente d'une maigre consolation. Mais aucun joueur de l'OM ne s'est arrêté pour saluer cette poignée de supporters marseillais, "ils ont eu des consignes" pense l'un d'entre eux.

Un cadeau empoisonné

Laurent vit près de Moulins, dans l'Allier (03). Il a organisé ce déplacement de très longs mois en amont, afin de célébrer la réussite scolaire de son fils : "c'était notre cadeau pour le féliciter de son brevet des collèges. Il est fan de l'OM, et on a voulu profiter des vacances scolaires pour vivre le match en famille. Ça aurait été son tout premier au stade Vélodrome". Au total, cette famille a perdu deux jours entre l'autoroute et un stade vide, sous haute tension.

Partis dimanche matin de l'Allier, à 514 kilomètres de la cité phocéenne, ils avaient également réservé un logement à 77 euros la nuit. En plus des places (3 x 90 euros, en tribune Jean Bouin), ce sont au moins 300 euros que cette famille a investis. Pour rien. "J'espère que les places seront remboursées, dit Laurent en croisant les doigts. Mais les frais de logement et de transports ne le seront pas". Ces incidents remettent en cause l'envie de ce père de famille de revenir au stade : "On reviendra, mais pas tout de suite. C'est assez lourd à supporter financièrement, surtout en ce moment, et il va maintenant falloir digérer la déception d'hier soir".

"Si le match est rejoué: on redescend en courant !"

Cyril a presque parcouru la même distance, 550 kilomètres jusqu'au Stade Vélodrome. Ce Marseillais de naissance vit désormais à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées (65). Il a également profité des vacances scolaires pour traverser le pays d'ouest en est, et montrer la ferveur phocéenne à son fils. "Mon fils a 10 ans, et il regarde tous les matchs de l'OM, détaille-t-il. C'était sa deuxième fois au stade, et la première quand il avait deux ans il ne s'en rappelle pas beaucoup !"

Ce père de famille doute davantage du remboursement des places d'OM-OL : "J'ai accédé au stade grâce à l'abonnement d'un ami, à 80 euros la place, je ne sais pas comment le club va faire dans ce cas là. Mais si le match est reporté et que nos places sont toujours valables : on redescend en courant !"

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