La Roque-d'Anthéron, une petite commune rurale des Bouches-du-Rhône au bord de la Durance, n'a rien d'un long fleuve tranquille depuis une semaine. Son église a été victime, à deux reprises, d'un incendie causé volontairement selon Père Michel Bert, son curé. Résultat : une perte de plusieurs milliers d'euros.
Un pupitre noirci par les cendres, une cape déchirée par les flammes et un briquet vert sur les lieux de l’incendie : une église.
"Les statues de Marie et de Joseph ont été épargnées, heureusement" se console Père Michel Bert, curé de la paroisse de La Roque-d’Anthéron, une commune d’environ 5.000 habitants dans les Bouches-du-Rhône, située à 20 minutes de Pertuis.
Des inconnus se seraient introduits dans l’enceinte religieuse pour y mettre le feu. Il y a une semaine, mardi 7 décembre et quelques jours plus tard, ce weekend, samedi 11 décembre.
"Je suis curé depuis bientôt 23 ans et je n’ai jamais eu aucun souci. La première fois, j’ai pensé à une cause accidentelle après avoir découvert le cahier où les gens ont l’habitude d’écrire leurs intentions de prières... parti en fumée. Donc on a simplement nettoyé et pris des photos."
Mais la seconde fois, un autre feu au pied de la statue Joseph vient éveiller ses soupçons. "Il y avait beaucoup de fumée, une paroissienne m’a appelé vers 11h30 pour m’avertir."
Résultat : "Une très belle chape d’une valeur de 2 à 3.000 euros, brodée avec du fil d’or et du fil d’argent, a été complètement consumée" se désole Père Michel Bert.
"Ça aurait même pu être pire, encore. Car un mètre plus loin, un tapis se trouve juste devant le maitre-autel (l’autel majeur de l’église) avec une boiserie du XVIIe siècle. La paroisse aurait pu s’embraser et ça aurait pu être très grave."
"Je suis indignée et triste qu’on s’attaque à un endroit où on accueille tout le monde et où on fait confiance. Notre église est toujours ouverte. Beaucoup de paroissiens viennent prier chaque jour mais il y a aussi des moments où personne n’est à l’intérieur."
Père Michel Bert s’est donc résigné à porter plainte. La gendarmerie de La Roque-d'Anthéron, sur place, a effectué des prélèvements. "Ils m’ont dit, deux fois d’affilée, ce n’est pas accidentel" nous lance le curé qui a dû fermer l’église depuis.
"On est en train de monter la crèche. On n’aimerait pas qu’on vienne nous la voler. Ça nous fait très mal car une église n’est pas faite pour être fermée" soupire Père Michel Bert. Il a depuis pris contact avec trois entreprises pour qu’ils viennent "vite installer une alarme qui va protéger le cœur de l’Église."