Espace : qui est Arnaud Prost, l'astronaute provençal ?

Il fait partie des 17 scientifiques sélectionnés par l'agence spatiale européenne en novembre 2022. Arnaud Prost est ingénieur sur la base militaire d'Istres et désormais astronaute remplaçant. Il est le troisième français avec Thomas Pesquet et Sophie Adenot à rejoindre l'équipe. Portrait.

Son quotidien, il le passe la tête dans les nuages. Arnaud Prost est ingénieur d'essai en vol. 

Son QG, c'est la salle de conduite d'essai au cœur de la base militaire d'Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Lorsque nos équipes le rencontrent, il a les yeux rivés sur des écrans de contrôle, il s'assure du bon déroulement du vol d'essai d'un alpha jet, un avion utilisé par la patrouille de France.

Mais Arnaud voit encore plus loin que la stratosphère. "J'ai pour objectif de participer à un vol spatial. De faire partie d'une équipe qui va ramener sur terre des résultats scientifiques et inspirer les jeunes générations."

Malgré son nouveau galon d'astronaute réserviste, il le sait, il y a de grandes chances pour qu'il reste les pieds sur terre. Sélectionné comme remplaçant dans l'équipe de l'Agence spatiale européenne, il ne sera peut-être jamais appelé à quitter la terre, comme son collègue Thomas Pesquet.

Mais l'ingénieur reste philosophe. "Même si je ne vais pas dans l'espace, il faut que je me retourne avec la certitude que j'ai fait quelque chose d'extraordinaire."

Objectif Lune

La vocation de Arnaud Prost remonte à son enfance quand il lisait "objectif lune", l'épisode où Tintin enfile sa combinaison de cosmonaute. "Une passion aussi prenante, ça a conditionné mes choix".

A commencer par les études, brillantes. Après un bac et une prépa à Marseille, il intègre la prestigieuse école Polytechnique à Paris.

Diplôme en poche, il intègre la direction Générale de l'armement (DGA), la force d’expertise, d’essais et d’ingénierie du ministère des Armées. Pour lui, ce n'est qu'une étape vers son projet : devenir astronaute.

"Travailler en équipe sur des sujets passionnant, aller en profondeur sur des sujets techniques, mener les essai sur les rafales, devenir pilote... Ca a été autant d'étapes vers l'objectif d'aller dans l'espace."

L'occasion se présente en 2021, quand l'agence spatiale européenne lance un processus de sélection de ses futurs astronautes. La précédente promotion, celle du français Thomas Pesquet, était entrée en fonction en 2009.

Les conditions pour participer : avoirs moins de 50 ans, être titulaire d'un bac+5 scientifique, avoir trois ans d'expérience dans son domaine d'activité professionnelle et parler Anglais. Arnaud, pas encore 30 ans, fonce.

Cinq élus sur 22 5000 candidats

Il est mis en concurrence avec 22 500 autres candidats. Après trois étapes de sélections il fait partie des 100 derniers candidats. Ils ne seront finalement que dix-sept à passer avec succès l'examen médical et l'entretien avec le directeur de l'Agence spatiale européenne.

Seulement cinq sont nommés astronautes titulaires, dont la française Sophie Adenot. Elle aura peut-être la chance de fouler un jour le sol de la lune.

Cet objectif est encore plus incertain pour Arnaud, le réserviste. "Je n'ai pas l'assurance d'aller un jour dans l'espace. Mais tous ces efforts que j'ai mis en œuvre pour devenir éligible, j'en tire les bénéfices tous les jours", commente l'ingénieur.

Il va donc continuer son métier sur la base d'Istres avec toujours ce rêve en tête. Désormais si proche. Tous les ans, il devra se rendre à l'Agence spatiale européenne pour un contrôle médical poussé. Il pourra être amené à participer à des missions de sensibilisation ou à des expériences. Avec cette certitude de faire partie de l'aventure spatiale.

Il prévoit également de se former les prochaines années pour être "le plus prêt possible le jour où on aura besoin de moi." Ne jamais lâcher l'objectif Lune.

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