Un officier de police judiciaire de La Ciotat dans les Bouches-du-Rhône, se serait livré pendant au moins douze ans à un trafic de voitures non déclaré. L'affaire vient d'être mise en lumière.
Un rapport de synthèse de l'IGPN, la police de polices, consulté par l'AFP, a mis en lumière un trafic de voitures non déclaré. Aux commandes, un officier de la police judiciaire exerçant en commissariat de sécurité publique. Ce trafic avait lieu sur son temps de travail. Après un travail d'enquête de huit mois et selon les enquêteurs, le policier opérait par l'intermédiaire d'un garage géré par son frère et l'officier "était clairement le dirigeant et décideur tant stratégique que financier" de ces opérations.
Entre 2009 et 2021, ce ne sont pas moins de 409 transactions qui auraient eu lieu. Pour preuves, documents, photos, messages, enregistrement audios, textos... qui ont permis aux enquêteurs de retracer le mode opératoire du policier.
Ce trafic de véhicules allait "de la voiturette sans permis à la voiture de sport haut de gamme", comme Audi, Porsche ou encore Ferrari. En revanche, l'origine des véhicules, quant à elle, n'est pas précisée dans le rapport.
Selon l'enquête de l'IGPN, l'officier se servait du Système d'immatriculation des véhicules (SIV), un fichier utilisé par le ministère de l'Intérieur notamment pour la gestion des cartes grises et dont l'accès est limité aux autorités et à certains professionnels.
Il semblerait qu'au moins 1.042 références auraient ainsi été consultées par le policier pour son
supposé trafic.
Son mode opératoire était le suivant : jusqu'en 2019, les véhicules étaient brièvement enregistrés, pendant un à six mois d'après le rapport, au nom de l'officier de PJ ou d'un proche, avant d'être revendus. Après cela, son nom n'apparaissait plus, compliquant, faute de photographies ou de documents permettant d'identifier la voiture, le travail des enquêteurs.
L'avocat du policier, Me Cyril Lubrano, n'a pas souhaité s'exprimer avant la fin de l'instruction.
Avec AFP.