Depuis plusieurs mois, la commune de Marignane (Bouches-du-Rhône) fait face à une horde de cochons sauvages. Des centaines d'individus ont élu domicile près d’une zone commerciale. Si leur présence dérange sérieusement, aucune solution n'est dégagée.
Les images sont pour le moins ahurissantes. Des dizaines de cochons sauvages noirs circulent au milieu des routes de Marignane. Dans cette commune des Bouches-du-Rhône, les animaux font des allers-retours entre les trottoirs.
Furetant pour de la nourriture, la bande de cochons, truies et gorets coupent la circulation sans sourciller. Le spectacle amuse, sauf que les usagers de la route, surpris au dernier moment, freinent brutalement pour éviter de les percuter.
Depuis plusieurs mois les quelque 300 individus se sont installés près d'une zone d'activité, celle de la Palun.
Des cochons et des tensions
Au début de l'histoire en 2019, la mairie de Marignane a cédé "à titre gracieux" deux hectares, à Thierry Domert, alors président d'une association de défense des animaux errants, l’association "Krokmou". En contrepartie, "Krokmou" devait s'occuper des bêtes.
Au fil du temps, la clôture est régulièrement vandalisée et les cochons s'échappent. Mais surtout, en l'absence de contrôle des naissances, la tribu gagne en individus.
Selon une estimation de janvier 2022, il y aurait "environ 150 mâles et une centaine de femelles". Thierry Domert n'en peut plus. Il a rendu les clés de l'association, lasse d'alerter sans réelle suite la municipalité.
L'association "krokmou" et la mairie se rejettent la responsabilité de la prolifération des cochons à Marignane. Aucune partie ne souhaite euthanasier les animaux. Reste la solution de la Castration.
La mairie assure avoir mené des campagnes de castration. Elles ne concernaient qu'un nombre restreint d'individus, selon Thierry Domert.
Des cochons sans propriétaire, un casse-tête administratif
Contactée, la mairie indique ne plus vouloir s'exprimer sur ce sujet "jusqu'à qu'une solution soit trouvée". En janvier, la responsable de l’environnement et de la condition animale indiquait encore "ne pas être propriétaire des cochons".
Saisie du dossier, la préfecture des Bouches-du-Rhône confirme avoir adressé le 16 février un courrier au maire de Marignane ses obligations de police notamment pour "le traitement de la divagation".
Elle a également transmis les obligations réglementaires qui s'imposent à tout détenteur de porcins par la Direction Départementale de la Protection des Populations (DPPP) : élevage déclaré, animaux identifiés, suivi sanitaire, biosécurité, etc..
Sauf que dans cette histoire, personne ne semble vouloir reconnaître la propriété des cochons. Le troupeau divague et le temps passe.
Une truie peut avoir plus de deux portées par an. Au terme de sa gestation, elle mettra bas une portée moyenne d'une douzaine de porcelets. Soit en moyenne 24 par an, multiplié par la centaine de truies recensées...