Les 14 et 15 mars derniers, 13 personnes suspectées d'être impliquées dans une tentative de meurtre sous fond de narco-banditisme, le 24 janvier en Espagne contre un français, avaient été placées en garde à vue. Dix d'entre elles ont été mis en examen, sept en détention provisoire et trois sous contrôle judiciaire.
Le parquet de Marseille annonce ce samedi 16 mars, que sur les 13 personnes placées en garde à vue dans l'affaire d'une tentative de règlement de compte en Espagne à Emporia Brava le 24 janvier dernier, "10 personnes ont été mises en examen par les magistrats instructeurs à la JIRS de Marseille. Sept ont été placés en détention provisoire et trois sous contrôle judiciaire. Deux autres personnes, en raison du lieu d’arrestation ou de leur état de santé, doivent être convoquées ultérieurement".
Lundi 11 mars, 13 personnes ont été interpellées à Marseille dans le cadre d'une enquête sur une tentative d'homicide, selon les informations de France Inter. Les individus arrêtés sont soupçonnés de faire partie ou d'avoir œuvré au sein du clan DZ Mafia, l'un des deux principaux groupes de narcotrafiquants qui ensanglantent la ville de Marseille. Parmi les personnes interpellées se trouvent trois femmes et dix hommes, âgés de 15 à 25 ans.
L'ombre de la DZ mafia plane sur cette affaire
Ces mises en examen interviennent à la suite d’une opération ayant mobilisé "plus de 80 enquêteurs spécialisés français, avec l’appui de la Brigade de Recherche et d’Intervention de Marseille, en présence d’enquêteurs espagnols, et ayant conduit à l’interpellation de ces 13 individus, 10 hommes et trois femmes âgés de 15 à 25 ans", annonce le Parquet de Marseille. Les mis en cause pourraient être liés à l’organisation criminelle "DZ Mafia". Sur les 13 interpellations, une s’est déroulée à Rennes (35) et une dans le département des Alpes-de-Haute-Provence (04).
Les suspects sont poursuivis pour une tentative d'homicide survenue en janvier 2023 en Espagne, à Empuriabrava, à 40 kilomètres de la frontière française. La victime, Mohamed T., un Marseillais de 43 ans connu pour des faits de règlement de comptes et de trafic de drogue, a été ciblé alors qu'il était au volant de sa voiture. Une Peugeot 308 lui a barré la route et un homme en est descendu pour lui tirer dessus en pleine circulation.
Bien que touché cinq fois au thorax, Mohamed T. a réussi à s'en sortir. Il a fait retirer trois balles à Figueres, en Espagne, et s'est rendu à Perpignan pour faire enlever les deux derniers projectiles. Il a ensuite réussi à prendre la fuite avant l'arrivée de la police. Cependant, les rivaux de Mohamed T. n'en sont pas restés là. Deux semaines plus tard, au mois de février, deux studios d'enregistrement qu'il possède à Marseille ont été incendiés. Des menaces de mort ont également été proférées à son encontre sur la plateforme de messagerie Telegram.
Une coopération franco-espagnole
"Ces interpellations, après 14 mois d’une enquête intensive et minutieuse, ont permis le déferrement des personnes suspectées d’être les membres du commando, les logisticiens et de ceux ayant participé à l’incendie criminel ayant visé les locaux de la société de la victime", indique le parquet.
Le parquet se félicite pour cette "nouvelle illustration de l'excellente coopération policière et judiciaire franco-espagnole. Une équipe commune d’enquête avait été signée à EUROJUST en juin 2023 entre la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille et la juridiction d’instruction de Figueres, composée des Mossos d’Esquadra en Espagne, de l’OCLCO (Office central de lutte contre le crime organisé) et de la police judiciaire de Marseille et de Perpignan, pour travailler de manière conjointe".
Grâce à la vidéosurveillance, aux voitures retrouvées et à la téléphonie, les enquêteurs ont pu identifier et interpeller les 13 suspects impliqués dans cette affaire. Cette opération policière a eu lieu trois jours seulement après l'arrestation au Maroc du chef du clan rival marseillais, connu sous le nom de clan Yoda.